Il y a quand même une morale à l’histoire : les rentiers qui prêtent aujourd’hui leur capital en bons du Trésor ne touchent quasiment aucun intérêt, tellement la demande de sécurité est forte (rendement de 0.05%, soustrayez l’inflation, ils perdent).
On peut espérer que ces rendements quasi-nuls fassent un jour refluer les capitaux vers l’économie réelle, mettant alors en faiblesse le plan Paulson, ou l’endettement public US globalement, sauf à remonter ses taux (et là le contribuable paye).
Donc, pour l’heure, ceux sont les rentiers qui payent et non les contribuables.
Quoiqu’il en soit, si l’on accuse les Français de se voiler la face dans la mondialisation imposée, cela est pire aux US, où le crédit leur a permis de cacher leur désindustrialisation et leur surconsommation sans pouvoir d’achat réel.
Le creditfare américain est bel et bien mort, son warfare/workfare n’est pas plus crédible à terme.
Pour ma part, je ne pense pas que la doxa libérale soit complètement morte, même si son contractualisme (sans protection de la loi), son laissez-fairisme, sa dérégulation, et in fine son vrai visage, etc, ont pris un coup dans l’aîle. Il s’agit plutôt de la plus grosse remise en place du libéralisme dans une ère post-soviétique. Le libéralisme vient de tester jusqu’où il pouvait aller. L’avenir est pour l’heure dans le liberal-étatisme et la social-démocratie.
Par ailleurs, lorsque la finance ne joue plus le jeu de l’économie réelle, la décorrélation de ces deux sphères est meurtrière pour les deux.