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La force de la vérité
Stéphane, Meilleur des Mondes, 28 Septembre 2008
Les Républicains doivent avoir le courage de dévoiler l’implication des Démocrates dans la crise des subprimes.
Il y a quelques jours j’expliquais ici même que Barack Obama n’avait plus guère de chances d’être élu. Depuis, une tempête financière majeure s’est révélée, plusieurs banques ont fait faillite, George W. Bush a engagé le contribuable américain dans un plan de relance de 700 milliards de dollars et John McCain a même suspendu sa campagne pendant quelques jours.
Certes, depuis, les affaires ont repris leurs cours, si j’ose dire. Les uns crient à l’inévitable fin du capitalisme prophétisée par Marx il y a plus d’un siècle ; les autres, qui la veille méprisaient la bourse et les marchés, se mettent à claquer des dents à l’idée que leurs économies partent en fumée ; d’autres encore, s’enorgueillissant du désastre frappant Wall Street, s’inquiètent qu’un ralentissement économique mondial ne vienne les atteindre de ce côté de l’Atlantique. La plupart des gens n’ont rien compris à ce qui vient de se passer. Et la campagne américaine a repris.
Le premier des trois débats entre John McCain et Barack Obama n’a pas tenu toutes ses promesses. Le lendemain de la confrontation, Obama a été désigné vainqueur aux points par les médias. Comment aurait-il pu en être autrement ! Ceux-ci ont perdu toute objectivité depuis longtemps. Ils font simplement campagne pour leur candidat. Un article de Steve Gill du 25 Septembre explique par exemple comment le Washington Post a réussi à donner "neuf points d’avance" au sénateur de l’Illinois, chiffre considérable repris par toutes les télévisions du monde : les sondeurs ont simplement accepté un échantillon biaisé. Lorsqu’on demande qui serait le meilleur président à un panel comportant 38% de personnes s’identifiant comme des Démocrates contre 28% comme des Républicains, pas surprenant que M. Obama soit plus souvent cité...
Le New York Times continue quant à lui son petit bonhomme de chemin, s’approchant toujours plus de la trajectoire de la Pravda, sous-entendant (faussement) que le manager de campagne de John McCain, Rick Davis, aurait été payé par Freddie Mac jusqu’au mois dernier, ou déclarant en gros titre que le candidat républicain aurait touché de l’argent des banques de Wall Street... en oubliant que son adversaire en a touché dix fois plus. Citant un commentaire d’OpenSecrets, site indépendant dédié à la révélation des liens financiers des politiciens :
Pourquoi [Barack Obama] tire environ 300 000 dollars par an de Goldman Sachs, Lehman Brothers, Bear Stearns, Fannie Mae, Freddie Mac, AIG, Countrywide Financial, et Washington Mutual ? Il n’a même pas terminé son premier mandat au Congrès, et a reçu un total de 1 093 329 $ de ces huit sociétés et de leurs employés. Sur la période 1990-2008, donc 18 ans de données, les chiffres de John McCain montrent une collecte de seulement 549 584 $. En d’autres termes, Barack Obama reçoit 273 582 $ par an (et l’année 2008 n’est pas terminée) tandis que McCain ramène misérablement $30 532 $.
Vous en voulez encore ? Barack Obama a reçu davantage d’une seule source –Goldman Sachs, pour plus de 500 000 $ - que ce que McCain a reçu, tous donateurs confondus. Lequel des deux est le plus vendu aux lobbyistes ?
Les liens financiers entre Barack Obama et les compagnies au coeur de la tourmente de Wall Street ne sont pas surprenants.
Les Démocrates sont mouillés jusqu’au cou dans la crise des subprimes. Ils en sont à l’origine, avec le Community Reinvestment Act imaginé par Carter [en 1979] puis dopé par Clinton[en 1995, permettant à des gens de contracter des hypothèques alors qu’ils étaient incapables de les rembourser dans la durée.
Ces hypothèques étaient prises par le biais de Fannie Mae et Freddy Mac et d’autres banques, commerciales, forcées de s’aligner sous peine d’amende. La bombe à retardement a été identifiée par beaucoup de gens à l’époque, dont Alan Greenspan, qui déclarait au Congrès américain en 2005 :
"Si Fannie and Freddie continuent de croître, continuent d’avoir le faible capital dont elles disposent, continuent d’ engager leurs portefeuilles dans une gestion dynamique des risques [la fameuse tritisation], ce dont elles ont besoin pour lutter contre les taux d’intérêt élevés, elles créent un risque systémique toujours croissant plus loin dans la chaîne," expliqua-t-il. "C’est l’intégralité du système financier futur que nous soumettons à un risque majeur."
Mais l’origine de la crise n’est pas due qu’à des politiques des années 90. Celles-ci ont été poursuivies pendant les années Bush avec des Démocrates inamovibles.
Tous les conseillers économiques de Barack Obama —Franklin Raines, Jim Johnson, Jamie Gorelick, Barney Frank, et même Chris Dodd, membre de la Commission des Affaires Bancaires du Sénat— tous sont impliqués. Tous avaient des positions dirigeantes dans les organismes dont l’implosion emporte les bourses du monde.
Comme l’écrit James Lewis dans les colonnes de l’American Thinker, le scandale représente, pour les Républicains, l’occasion du siècle.
Plus les Américains s’intéresseront à la crise des subprimes, plus les responsabilités seront révélées, plus les mécanismes seront compris, plus les Démocrates seront exposés. Pourquoi les Républicains ne révèlent-ils pas tout cela au public ? Pourquoi John McCain se bat-il à fleuret moucheté en laissant son adversaire lui jeter du fumier ? J’avoue que je ne comprends pas. J’espère beaucoup que Sarah Palin aura l’audace de dévoiler au public la simple vérité.