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Il m’est impossible de répondre en particulier à tous les commentaires, mais naturellement, je les ai lus avec beaucoup d’intérêt. Leur nombre et leur caractère passionné traduit un attachement commun et justifié à notre langue.
Honnêtement, il faut reconnaitre qu’ils ont tous à un degré ou à un autre une part de vérité. J’ai fait un travail d’avocat qui s’attache à faire avancer une cause et qui fait flèche de tout bois dans le sens qui l’intéresse.
Trois ou quatre autres articles sur le même et vaste problème de la réforme de l’orthographe ont déjà été refusés depuis quelques mois par la rédaction d’Agoravox. Celui-ci a attendu une dizaine de jours. En comparaison, un article intitulé : "Les chauffages à faible production d’entropie, qu’est-ce que c’est ?" a été proposé plus tard, et il est déjà visible depuis une bonne semaine.
Pour situer la démarche, le point de départ de l’article dont il est question ici est un questionnement indiscret sur le fait qu’une réforme profonde de l’orthographe, "la seule qui puisse apporter les améliorations nécessaires" est considérée en général comme étant "impossible". Les expressions entre guillemets sont de Nina Catach, dans "L’orthographe", collection : "Que sais-je ?"
En fait, pour sortir de l’impasse qui, selon nous, mène la langue française à sa ruine, il y a deux problèmes à régler conjointement : d’abord et naturellement celui de l’optimisation de la réforme et de son processus.
L’autre problème, c’est la nécessité de démolir ce que nous appelons "le préjugé orthographique". Mais naturellement cette manière de dire peut elle aussi être considérée comme partiale.
En ce qui concerne la réforme proposée, sur d’autres forums, certains n’ont pas manqué de nous reprocher notre respect rigoureux de l’usage orthographique en vigueur, alors que nous nous comportons délibérément comme des iconoclastes (rires) par rapport aux arguments qui servent à sacraliser cette norme.
Notre justification la plus simple consiste à comparer notre orthographe à une diligence ou à une vieille voiture pourrie :
1°) on ne cabosse pas cette voiture avant de la mettre au musée, c’est à dire qu’on ne fait pas de faute d’orthographe volontaire. Une réforme réussie n’a nullement besoin de pagaille.
2°) il ne faut surtout pas conduire cette voiture au garage tous les deux jours parce que ça ne nous donnera jamais quelque chose de correct. Autrement dit, toute réforme modérée ne peut que déstabiliser un peu plus les usagers, en étant sûr de ne jamais rien rien régler, comme c’est le cas pour la réforme Rocard de 1990.
En ce qui concerne ce que nous appelons - en toute modestie - (rire) la démolition du préjugé orthographique, on est amené à poser la question des dégâts de notre orthographe pour toutes sortes de situations où cette question mériterait d’être posée sans qu’elle l’ait jamais été, par exemple : illettrisme, méthode globale, dyslexie, etc. et l’article qui commence ce fil n’est ainsi qu’une simple illustration parmi d’autres de ce que nous appelons désormais la révélation d’un pot-aux roses.
Pour reprendre une question qui a été bien mentionnée dans les discussions ci-dessus, une étude comparative a établi que les Anglais et les Français ont deux fois plus de dyslexiques que les Italiens ou les Espagnols. Les articles qu’on a pu en lire sur internet semblaient nous donner un léger avantage par rapport aux sujets de Sa Majesté. On peut alors invoquer le fait que l’orthographe anglaise est encore plus compliquée que la nôtre.
Mais une lecture attentive signale que la comparaison a été faite avec des enfants de huit ans ( je cite de mémoire, en tout cas pas plus de dix ans).
Avec une demie douzaine d’années en plus, l’échec scolaire qui pénalise les francophones québécois par rapport aux anglophones montre selon nous les dégâts de notre orthographe grammaticale : contrairement à l’anglais, près de la moitié de notre grammaire sert à gérer des lettres qui ne se prononcent pas. Il faut deux fois plus de temps pour apprendre le français que pour apprendre l’anglais, et la preuve en est donnée par les étrangers qui votent avec leurs pieds quant à l’apprentissage du français..
J’ai parlé ci-dessus d’un pot-aux-roses. A mesure que nous rassemblons les éléments du puzzle, les documents que nous découvrons et les comportements observés montrent qu’à côté du pot-aux-roses de l’orthographe en est un autre encore plus riche à analyser : c’est celui de la société qui entretient cette orthographe.
On ne peut guère passer impunément le plus clair de son temps scolaire à apprendre à écrire ce qui ne se prononce pas, sans que ça puisse avoir une incidence sur la manière de se comporter. Toujours selon notre point de vue qu’on peut considérer à la fois comme partial et immodeste, la pseudo-culture a créé une vraie mentalité.
Un point essentiel avant de terminer cet article. La première des choses à mettre en place pour que la réforme de l’orthographe puisse ensuite se faire en douceur, selon Ortograf-fr, c’est un alphabet phonétique français, lui-même contenu dans le cadre beaucoup plus riche d’un "alphabet gréco-latin universel". Les documents correspondants sont très faciles à trouver sur internet, et on pourra en reparler..
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