Cet article est un peu trop long, mais après lecture je ne vois pas quelle partie pourrait en être retirée. Il aborde le sujet complètement, ce qui était une gageure. Je félicite l’auteur. Son travail est de qualité, et on sent une grande sincérité. Je ne suis quand même pas d’accord. Par contre je souscris tout à fait à la conclusion : la brevetabilité et l’opacité sont des problèmes. Points de désaccord : santé et utilité.
D’après l’article, les ogm seraient utiles pour augmenter la production dans le tiers-monde. Celui-ci a dans certains cas multiplié sa production sans ogm. Il nous arrangerait qu’il le fasse en utilisant des techniques qu’on lui vend. Mais on est vraiment là dans la politique. Il y a tout le temps des famines en Afrique dans des terres riches. Ces famines sont causées par des guerres causées par des dictateurs que nous soutenons avec des armes que nous leur vendons en échange de leurs ressources naturelles. Les laisser en paix serait de loin plus utile. La population mondiale, selon l’INED, n’est d’ailleurs pas destinée à augmenter longtemps. Et elle trouvera de toutes façons une limite un jour. La question est : quel monde aurons-nous ce jour-là ?
Pour la santé, l’auteur compare parfois aux insecticides et herbicides. Et c’est justement un problème. Il n’y a jamais eu d’épidémiologie publique et indépendante sur ces deux sortes de produits. Qu’est-ce qui permettrait de penser qu’il y en aura plus ? En gros, le lecteur peut comprendre : "on vous a discrètement empoisonnés pendant 50 ans, mais on a un nouveau truc".
Sur le fond du sujet de la maîtrise des dangers, l’auteur, avec une démonstration constructive, veut montrer qu’ils sont maîtrisés. Je le suppose de bonne foi. Mais ce n’est pas lui qui est en cause et il y a des apprentis sorciers partout. On aurait pu lire le même article il y a 150 ans montrant que les ventes à terme sont bonnes pour les agriculteurs. Et aujourd’hui les produits financiers dérivés créent une crise économique mondiale. On serait donc plus rassurés s’il y avait des règles de prudence claires et que l’on était certains de pouvoir faire appliquer sur la planète. En leur absence, une règle simple me semble être : "on n’a pas besoin de vous, rangez vos éprouvettes et allez jouer sur Mars, on a déjà donné".
En tout cas, merci encore pour ce texte de qualité.