Efel disait : « Effectivement, un peu (beaucoup) de transparence de la part des groupes, lobbys et autres organismes de contrôles (l’AIEA en premier) nous aiderait à y voir plus clair. »
Pour ce qui est du domaine scientifique - et encore une fois mon bouquin se contente de traiter ce seul aspect - fondamentalement, non, ça n’est pas un souci de transparence : c’est un problème de refus de vulgarisation de la part de l’industrie nucléaire, et non pas d’un vague « lobby nucléaire ». C’est d’ailleurs ce qu’a très bien souligné Krolik dans ses commentaires. Je m’explique avec quelques exemples, qui font simplement écho à ceux de Krolik.
La revue Contrôle de l’ASN (« lobby nucléaire ») publie des articles d’organisations antinucléaires ; (Sortir du nucléaire publie-t-il des articles d’ingénieurs du CEA ?) ; Le site internet de l’ASN répertorie en détail tous les incidents, même les non-événements, qui se produisent dans l’industrie nucléaire (qu’en est-il des autres secteurs industriels ?). L’AEPN propose des centaines de documents expliquant le nucléaire ; dans les Clefs CEA, on décrit scientifiquement ce que sont les déchets nucléaires, les principes qui régissent leur gestion, mais aussi les difficultés de telle ou telle solution industrielle. On pourrait ainsi citer des exemples à n’en plus finir. Donc non, du point de vue de l’information scientifique, le problème ne relève pas de la transparence. Le problème, c’est que « l’industrie nucléaire », et pas un vague « lobby nucléaire », mais précisément « l’industrie » ne veut ni expliquer, ni vulgariser ce qu’elle fait... Tâche à laquelle essayent de s’atteler les pronucléaires (à ne pas amalgamer systématiquement avec l’industrie nucléaire).
Il y a en fait 1) des antinucléaires professionnels qui vivent de leur opposition au nucléaire, informant parfois, désinformant très souvent. 2) On a une industrie nucléaire qui ne veut rien dire pour qu’on la laisse en paix, de manière à ce qu’elle puisse continuer son business tranquille dans son coin, et qui, donc, se réjouit du flou qu’entretiennent les antinucléaires. 3) Là-dessus, des gens qui pensent que le nucléaire est une bonne chose (les pronucléaires) font tout pour démontrer par a+b que le nucléaire est à peu près tout le contraire que ce que disent les antinucléaires professionnels, mais ils butent sur un problème à peu près insurmontable : il leur faudrait à chaque fois une journée pour démonter un seul mensonge proféré en dix secondes par un antinucléaire professionnel.
Pour écrire le premier bouquin que j’ai sorti, sur la génétique (« Génétique : entre réalité scientifique et mythe médiatique »), le responsable de la rubrique Médecine d’une grande revue scientifique française m’avait dit, lors d’une interview : « Vous savez, dans les médias, on aime ce qui est simple à comprendre. Donc, oui, sur la génétique, on a simplifié à outrance. Ce qu’on a raconté pendant le « rush génétique » des années 90 ne correspondait pas du tout à la réalité scientifique. » Ici, c’est pareil.
S’il est un domaine qui est complexe, c’est bien celui du nucléaire. Or, on assiste justement depuis trop longtemps à un match « pour ou contre » qui ne sert qu’à entretenir une sorte de magma d’idées simplistes. Ce que je propose dans mon bouquin, c’est d’expliquer, de vulgariser cette science nucléaire, tout en soulignant là où les antinucléaires ont raison de sonner l’alarme, et en pointant du doigt les défaillances de « l’industrie ».
07/05 00:55 - Patagon
En jouant avec les mots, Monsieur Crousier va vous laisser entendre allègrement, aussi (...)
12/10 16:24 - krolik
@ Idoine, J’ai l’impression que vous n’avez pas compris ce que je disais. (...)
12/10 11:45 - idoine
Monsieur Krolik, >Je demande la liste des publications de la Criirad je ne suis pas (...)
10/10 16:07 - krolik
@ Idoine, Alors il faut commencer par les bases ; il y a des choses que je ne comprends pas (...)
10/10 14:15 - idoine
Relisez Molière, "le malade imaginaire" et vous verrez que l’art de (...)
10/10 12:46 - krolik
@Idoine. Si le nucléaire est si simple que cela pouquoi est-il raconté quotidiennement de (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération