• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de ronchonaire

sur La crise vue sous l'angle de la décision économique


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

ronchonaire 16 octobre 2008 15:28

Ce que l’auteur a appelé le mécanisme "Roméo et Juliette" est en fait un résultat bien connu de la théorie des jeux appelé dans le jargon "dilemme du prisonnier". Dans le cas des banques, cela revient grosso modo à ceci :

 - si deux banques se font confiance, elles ont intérêt à coopérer (à se prêter mutuellement de l’argent) car c’est la solution qui maximise leur résultat ; c’est ce qu’il se passe en temps normal.

 - si elles ne se font pas confiance, comme c’est le cas en ce moment, elles n’ont pas du tout intérêt à coopérer (à prêter à l’autre) car elles y perdent quoi qu’il arrive et que la non-coopération est la solution qui permet de minimiser les pertes.

Le dilemme du prisonnier peut être résolu en construisant une bonne réputation (incitant les autres à coopérer) et/ou en rendant la non-coopération beaucoup plus coûteuse (par le biais de sanctions notamment). Cela reste bien évidemment une situation très schématique ; la réalité est beaucoup plus complexe car les choix ne se limitent souvent pas à deux alternatives.

Dernière remarque : l’idée de l’Eurogroup et du fameux plan de garantie à 320 milliards est d’introduire un troisième joueur (l’Etat) en qui chaque banque a confiance, même si elles n’ont toujours pas confiance l’une envers l’autre, de manière à faciliter la coopération de manière indirecte. Ce n’est pas idiot a priori, sauf que si les banques perdent confiance envers le troisième joueur qui sert d’intermédiaire, les pertes peuvent être encore plus lourdes.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès