Bonjour,
je ne suis pas chercheur, mais je cottoie un peu ce milieu. Je crois qu’il ne faut d’abord pas dénigrer la recherche publique française : dans certains domaines, en particulier ceux qui nécessitent comme seul investissement un papier et un crayon comme les mathématiques ou la physique théorique, je crois que la recherche de notre pays est généralement de qualité.
On m’a parlé de deux problèmes avec la recherche française : les salaires, et une structure sclérosée, en particulier au CNRS, avec nombre de chercheurs "installés" qui n’ont pas une productivité exceptionnelle. Dans beaucoup de domaines, il semble que, comme dans le sport de haut niveau, l’on soit vraiment productif jusqu’à 35 ou 40 ans, et qu’après, on soit mieux adapté à un rôle d’encadrement de jeunes chercheurs ou de gestion. Il faudrait donc pouvoir garder les meilleurs chercheurs d’expérience pour encadrer les labos, et proposer aux autres une seconde carrière, par exemple dans l’enseignement, mais aussi pourquoi pas dans la R&D ou des domaines connexes.
Il n’y a rien d’insultant à cela, et c’est aussi le cas dans beaucoup d’autres domaines : par exemple tous les ingénieurs ne pourront devenir responsables du bureau d’étude ou ingénieurs en chef d’un projet : beaucoup partirons donc vers d’autres fonctions passé un certain âge.
Il me semble donc évident qu’un système échangeant plus de flexibilité (et sans doute plus de contrôle) contre une rémunération plus élevée des jeunes chercheurs serait bénéfique à la collectivité. Evidemment, ceux qui ont une "bonne planque" ne seront pas forcément satisfaits d’une telle réforme.