Ce que l’on ne vous dira jamais et que vous n’aimerez pas entendre non plus, sacrée bagnole ou sacrée utopie de liberté que nous avons avec .
Chaque jour dans le monde, 3200 personnes meurent dans des accidents de la circulation alors que 30 000 autres personnes sont sérieusement blessées. Cela représente donc 1,2 millions de morts par année, c’est-à-dire l’équivalent des victimes du World Trade Center chaque jour ! (The Guardian).
L’industrie de l’automobile réinvestit annuellement 2,6 milliards de dollars en publicité pour nous vendre l’idée de la liberté et de la performance. ( Richard Bergeron, Livre noir de l’automobile)
Les enfants vivant en bordure des routes fréquentées par plus de 20000 véhicules par jour ont six fois plus de chance de développer un cancer que ceux qui vivent aux abords de voies peu parcourues (moins de 500 véhicules par jour) (Monitor Publishing, avril 2000).
Les automobiles entraînent la dépendance de nos sociétés aux carburants fossiles ! L’automobile est responsable du tiers de la consommation de pétrole mondiale. (http://daac.gsfc.nasa.gov/).
La voiture colonise l’espace public ! Aux États-Unis, elle monopolise 40% de l’espace urbain et occupe trois fois plus de place que le logement d’une personne (Transportation Alternatives ; New Transportation Vision).
Un quart des dégâts écologiques engendrés par l’automobile résulte de sa production (Stattauto and the Green Consumer Guide). Par ailleurs, une automobile moyenne produit l’équivalent de son propre poids en CO2 chaque année (environ 300 millions de tonnes/an dans le monde).
La voiture crée l’isolement et l’apathie. L’automobiliste moyen passe le quart de son temps de veille, soit 1200 heures par années, assis dans sa voiture ou à travailler pour payer celle-ci. (Transportation Alternatives)
Deux voies de chemin de fer peuvent transporter autant de passagers par heure que seize voies d’autoroute. Dans un cas, il ne faut que 15 mètres de large, dans l’autre, 120 mètres (New Transportation Vision).
Au-delà des coûts environnementaux l’automobile est le symbole d’un système de valeurs qui suppose la dépendance, le gaspillage, l’inégalité face à la mobilité et le carnage quotidien. (James McGurn, écologiste urbain)
L’explication naïve de l’accident est nécessairement biaisée,en effet, l’enjeu social et économique représenté par l’accident (coûts, gravité de ses conséquences, incidence morale, menace qu’il fait peser sur l’intégrité physique et l’estime de soi) engage les gens dans une activité cognitive intense dont le but est non seulement de retrouver un sentiment de contrôle et un certain équilibre cognitif, mais parfois aussi d’éviter d’en porter la responsabilité ou de la faire porter par autrui.
Parmi les motifs qui orientent la démarche du profane, figure le besoin de se protéger soit contre un blâme éventuel, soit contre l’idée de devoir subir soi-même un accident du même genre. Les explications défensives peuvent enfin être un manière ou une occasion pour se présenter sous un angle positif.
Cependant, les explication naïves peuvent également résulter de mécanismes cognitifs liés au traitement d’information qu’opère l’individu : l’individu ordinaire traite les informations de sorte à confirmer ses hypothèses et croyances pré-établies sur les causes des événements.
Mieux, ces biais proviennent pour une grande part, de la tendance qu’ont la majorité des gens à croire qu’ils ont un meilleur contrôle sur les événements que l’individu moyen, tendance diversement traduite sous les considérations de différents biais dont le biais de supériorité : l’observateur, comme la plupart des gens, pense qu’il est plus habile que la victime de l’accident, et que dans pareille situation il adopterait une conduite plus efficace ; sur le même registre, un grand nombre de conducteurs pensent qu’ils commettent moins d’infraction routières que les autres et sont ainsi persuadé qu’ils seront à même de faire face à un obstacle brusque, même à vive allure, d’ autres ont un optimisme irréaliste dont une tendance générale qu’on les gens à croire qu’ils ont plus de chance de vivre des événements positifs et moins de chances de vivre des événements négatifs que leur semblables, souvent on retrouve aussi le sentiment d’invulnérabilité : tendance de certaines personnes à se percevoir comme moins exposées qu’autrui à la victimisation ou aux conséquences néfastes d’événements négatifs, résultant de quatre considérations : 1) la croyance selon laquelle "s’il n’y a pas eu de problème jusqu’à présent, on est à l’abri d’un tel risque pour le futur" ; 2) la perception du risque comme évitable par des actions individuelles ; 3) la perception du risque comme étant rare ; 4) l’absence d’expérience personnelle directe avec ce type de risque. Il va sans dire que les personnes qui se croient invulnérables sont conscientes des risques. Seulement elles pensent qu’elles peuvent les gérer ou éviter les accidents.
Que faire pour améliorer la prévention ?
Améliorer le système d’information et de communication,pour qu’une information sur le risque paraisse pertinente et soit assimilée par un individu, il importe qu’elle soit en accord avec les croyances initiales de cette personne ; dans le cas contraire, l’information peut être considérée comme non crédible, erronée ou non représentative.
Rechercher une meilleure adhésion aux mesures de prévention en intégrant le point de vue des personnes ordinaires, même si celles ci sont biaisées et apparemment subjectives.
Apprendre aux gens à évaluer plus correctement leur propre vulnérabilité et leur pouvoir de contrôle, développer des techniques pour leur permettre de se rendre compte qu’ils ne sont pas plus à l’abri d’un accident que quiconque, et que les mesures de prévention s’adressent hélas aussi à eux
Faire participer l’individu ordinaire à l’analyse causale des accidents et des risques de son environnement comme l’auteur de cet article l’a fait.