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Commentaire de ninou

sur Les leçons de la crise financière


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ninou ninou 25 octobre 2008 16:56

Sudiste...
Je suis d’accord que le dimanche ça fait un peu traditionnaliste quand on regarde rapidement...
Personne ne s’oppose, évidemment, à ce que des services "d’urgence" ou de "dépannage" soient disponibles ce jour-là. Cependant, les gens qui bossent actuellement le dimanche sont supposés gagner plus (le petit épicier qui vend plus cher, heures sup qui comptent plus que la semaine ou récupérations qui valent double etc...) précisément parce qu’ils font un sacrifice (la vie de famille, par exemple, ce n’est pas rien...).
Or, que veut-on avec ce travail du dimanche déreglementé ? On veut que ces heures sacrifiées ne rapportent pas plus que celles faites dans la semaine. Normal, puisqu’elles deviennent la norme ! L’hôtesse de caisse, le magasinier qui perdent une journée passée avec leurs enfants (qui je vous le rappelle sont à l’école le reste de la semaine) pour peut-être même pas un temps plein, ne toucheront jamais l’équivalent monétaire (si cet équivalent existe) de leur sacrifice. Voilà les premières victimes.
On veut que les grands magasins, ces nouveaux temples, soient le nouveau rendez-vous familial du dimanche. La religion consumériste fait déjà des ravages. C’est un des outils principaux de l’hyper capitalisme qui va continuer à nous broyer malgré (ou grace à) "la crise". A tout prendre, moi qui suis athée, je pense que l’église avait au moins un côté spirituel... Les deuxièmes victimes seront les cons sommateurs.
S’ il n’y a pas de jour fixe où l’on peut prévoir de prendre enfin le temps de parler avec ses enfants, de visiter sa famille, de rencontrer ses amis (ou de cuver ensemble la soirée de la veille...) le lien social déjà si distendu, n’existera plus. Troisième victime : l’homme, animal social.
Il est faux de croire que l’on va juste demander aux gens de travailler "de temps en temps" le dimanche. C’est un cercle vicieux où l’on vous attrape par le petit bout de l’auriculaire pour vous bouffer un bras entier.
La réglementation actuelle sur le travail du dimanche est suffisante (à mon avis elle est même déjà laxiste).

Si vous vous joignez au choeur de ceux qui trouvent triste que la vie semble s’arrêter le dimanche, il va falloir changer de lunettes (ou arrêter la télévision). Ce n’est pas la vie qui s’arrête, c’est le mouvement absurde de la société de production-consommation qui fait de nous tous des pantins.


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