Nous supposerons que votre article est à prendre au second degré.
Effectivement, le projet de Mr Bayrou est en radicale opposition avec celui de Mr Sarkozy. La différence de modèle de société explique pourquoi le premier est aussi sévère avec le second : en 2007, François Bayrou a expliqué son vote contre Mr Sarkozy en indiquant que le modèle libéral anglo-saxon, prôné par Mr Sarkozy, était contraire au modèle culturel européen que défendait le partron du MoDem. IL est évident que la crise des subprimes, inhérente au modèle américain, n’a pu que renforcer cette opposition.
Il est d’ailleurs flagrant de constater combien sont opposés les projets économiques de Mr Bayrou et Sarkozy, comme vous le sous-entendez : Sarkozy défend une économie basée sur la croissance de grands groupes, tandis que Bayrou mise sur les PME innovantes ; Sarkozy parie sur une baisse des impôts pour les particuliers les plus aisés et sur la transmission du capital, tandis que Bayrou souhaite annuler ces baisses, et réduire plutôt la taxation des investissements productifs ; Sarkozy privilégie les heures supplémentaires détaxées et le travail du dimanche, tandis que Bayrou y est opposé et propose de détaxer les emplois supplémentaires effectivement créés etc... D’une certaine façon, les programmes économiques et sociaux de Mrs Bayrou et Sarkozy sont très semblables à ceux, respectivement, des démocrates et républicains américains.
Votre article sur un mode humoristique illustre donc bien les divergences profondes qui existent entre les projets de Mrs Bayrou et Sarkozy. La comparaison avec le modèle socialiste est plus difficile à faire tant il n’existe pas un mais plusieurs projets socialistes divergents, mais on attend avec intérêt le verdict du futur congrès de Reims pour y voir plus clair.