Exporter du gaz vers l’Europe par la conduite Nabucco, longue de 3 300 kilomètres, destiné à acheminer le gaz de la mer Caspienne ainsi que celui des pays tels que la République d’Azerbaïdjan, le Turkménistan, le Kazakhstan, et l’Irak vers l’Europe, via, la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, la Hongrie et l’Autriche. Il reste cependant de nombreux obstacles à lever avant d’entamer ces livraisons. A noter que ce gaz serait en effet le même que celui qui a été promis à la Russie et
la Chine. Rappelons que Pékin et Achkhabad ont signé en avril 2006 un accord pour la vente de 30 milliards de mètres cubes de gaz, de 2009 à 2039, à un prix à déterminer selon les cours mondiaux. Les observateurs internationaux restent toutefois sceptiques quant à la capacité du Turkménistan d’honorer ces différents engagements internationaux de fourniture de gaz.
L’Union européenne s’approvisionnera donc en gaz auprès de la jeune démocratie du Turkménistan. Une émission de télévision avait été faite pour fêter la gloire du président démocrate : « Une vraie-fausse émission à la gloire de Saparmourad Niazov, président à vie du Turkménistan, enregistrée en 1996, dans les studios de TF1, mais jamais diffusée en France. » Et dans un article très documenté d’Anne Guion : « Bouygues s’en porte bien : depuis qu’elle est implantée dans le pays, l’entreprise a déjà réalisé plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires (87 millions uniquement pour l’année 2004, selon le rapport annuel du groupe). Le tout avec l’assentiment des autorités françaises. Et qu’importe si celui qui se fait appeler « Turkmenbachi », le père de tous les Turkmènes, a tendance à confondre les caisses de l’Etat avec son propre portefeuille... et préfère s’offrir de gigantesques statues plaquées or à son image plutôt que de construire des infrastructures pour son peuple ». Surtout qu’un accord de partenariat et de coopération entre l’Union européenne et le Turkménistan, paraphé en mai 1997, encadre les relations. L’Union européenne intervient par le biais de l’aide humanitaire (Echo) et du programme Tacis. Le Turkménistan peut, par ailleurs, bénéficier de l’enveloppe annuelle de 50 M€ allouée aux programmes d’infrastructure régionaux Inogate (hydrocarbures) et Tracassa (transport). Les subventions européennes sont toujours bien (s)u(b)tilisées.