Matignon voudrait surveiller toutes les infos sur le gouvernement, publiées par des blogueurs influents ou des sites comme... Le Post ! Big brother, illustration. Big brother, illustration. © Thomas Brummett/Photex/zefa/Corbis/Thomas Brummett Après l’épisode Nicolas Princen, surnommé l’"oeil de Nicolas Sarkozy sur le web", au tour des blogueurs d’être dans la ligne de mire du pouvoir ? À travers des sociétés privées, Matignon souhaiterait surveiller toutes les informations sur le gouvernement, publiées par des blogueurs influents ou des sites d’information comme Le Post, Rue 89 ou Médiapart, selon Marianne. Pour cela, le service d’information du gouvernement aurait lancé un appel d’offres, pour la fourniture d’une veille quantitative et qualitative, d’un montant de 20.000 et 130.000 euros, qui vise à sélectionner les entreprises chargées de cette surveillance du web. De qui vient cette initiative ? L’initiative viendrait du service d’information du gouvernement, dirigé par par le désormais célèbre Thierry Saussez, qui a proposé pas plus tard qu’hier la diffusion d’une émission gouvernementale sur le service public. Que devra faire l’entreprise ? Elle devra veiller sur 15 thèmes prédéfinis sur une cinquantaine de sites et fournir un rapport hebdomadaire, qui récapitule toutes les infos publiées sur le gouvernement. L’année dernière, c’est la société Watch qui avait remporté le marché mais elle ne devait pas s’occuper des blogs, ceux-ci étaient gérés en interne. Qu’en pensent les blogueurs ? Marianne2 reprend le blog d’Alain Joannes du blog Journalistiques qui n’apprécie pas l’intention du gouvernement : "Considérée isolément, chaque amélioration du suivi de la production journalistique par les organes spécialisés du pouvoir politique semble bénigne (...) En 2008, il s’agit au mieux d’une veille sur la réputation de la marque ’Gouvernement’ au pire d’une surveillance de plus en plus serrée des journalistes." Le Post surveillé par le gouvernement ? Alain Joannes explique ensuite que "Nicolas Sarkozy n’a aucun souci à se faire du côté de la presse traditionnelle. Cet euphémisme désigne les relations personnelles que le chef de l’Etat entretient avec les patrons des groupes privés et, bientôt, avec celui du service public, qu’il nommera lui-même en toute indépendance. Mais il a du souci à se faire avec des publications en ligne qu’il ne contrôle pas - Mediapart, rue89, Backchich, voire Le Post - et qui, à l’instar du Canard Enchaîné, sortent des affaires déplaisantes, que la presse traditionnelle est parfois obligée de reprendre".



http://www.lepost.fr/article/2008/10/29/1301030_les-blogueurs-dans-la-ligne-de-mire-du-gouvernement.html