« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression. »
Article 2 Déclaration des Droits de l’Homme de 1789
Si on en était resté là, nul doute que tous les partis de France seraient jugés anticonstitutionnels.
Maintenant, ces partis sont des machines à conquérir le pouvoir, des équipes rivales à l’assaut d’un formidable butin. D’ailleurs, certaines n’osent même pas espérer le conquérir, elles se contentent de vivre aux crochets de l’état, faire 5%, puisque c’est la règle du jeu.
Leur problème, c’est de proposer le menu le plus alléchant, avec un minimum de cohérence, pour convaincre l’électeur indécis, celui qui n’a pas trop d’idée sur rien, car c’est de lui que dépend le résultat d’une élection au scrutin majoritaire. Le vote des autres n’a strictement aucune espèce d’importance, ils viendront de toute façon, même en traînant les pieds.
Au total, plus c’est démagogique, plus ça a des chances de marcher. Enfin, c’est une question de dosage. Aujourd’hui, la valeur à la mode, c’est haro sur le financier. Demain, ça sera autre chose, et comme les boucs émissaires sont en quantité limité, on reverra de vieilles haines réactualisées.
Mais l’électeur indécis n’est pas le seul coeur de cible. Il y a aussi ceux qui savent s’organiser, ceux dont les intérêts sont suffisamment proches pour qu’un lobbying puisse exister. L’école des choix publics (public choice) montre qu’une politique qui se vend, c’est une politique qui favorise un groupe bien identifiable, qui pourra se reconnaître et être actif sur le devant de la scène, au dépend d’un nuage vague de personnes qui seront à la fois peu lésées et trop dispersées pour peser. Ce sont ces lobbies qui font la force des partis, et chacun à sa clientèle. Mais là, stop, ça ne vous regarde pas citoyens, sauf quand vous serez convoqué pour une manif, ou une grève.
Quand je pense qu’il y en a qui se passionnent pour les élections...