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Commentaire de calypso

sur A qui profite la dérégulation des marchés énergétiques ?


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calypso calypso 30 octobre 2008 22:44

Signe de son succès ou trophée de cette dérégulation, les transactions sur le ICE présidèrent-elles à l’ascension graduelle des prix du pétrole qui, ayant mis douze ans à doubler de 18 dollars à 36 dollars le baril entre 1988 et 2000, put dès lors doubler encore de prix, mais en seulement cinq ans de 2000 à 2005 pour atteindre 60 dollars

Vous associez la hausse du pétrole entre 2000 et 2005 à la dérégulation et à l’influence de la spéculation sur les marchés futures. Même si ces marchés "papier" ont un impact d’amplification à la hausse ou à la baisse des prix "spot" (les prix des transactions réelles de pétrole "physique", basés sur l’offre et la demande réelle), il y a d’autres explications dont notamment la politique "régulatrice" de l’OPEP sur cette période :

La crise financière asiatique a entraîné une diminution des prix à partir de 1997. En mars 1999, ils atteignent même 10 dollars, rappelant ainsi le contre choc pétrolier de 1986. Mais cette fois-ci, l’OPEP va réagir rapidement. Le 23 mars 1999, les onze pays de l’OPEP entérinent le plan de l’Arabie saoudite et du Venezuela, qui prévoit une baisse de la production de 2,1 millions de barils par jour (dont 1,7 million de barils pour les pays de l’OPEP). Le Mexique, Oman, la Fédération de Russie et la Norvège, bien que n’étant pas membres du cartel, se rallient à cette décision. En conséquence, alors que la croissance de la demande ralentit fortement entre 2000 et 2002, les prix restent durablement au-dessus des 24 dollars le baril.

En mars 2000, l’OPEP fixe officiellement la bande de fluctuation du baril de pétrole entre 22 et 28 dollars et instaure un système de régulation « automatique » de la production qui ne nécessite pas une réunion des pays membres. Ainsi, lorsque le prix du panier de sept bruts mondiaux est au-dessous de 22 dollars le baril pendant dix jours ouvrés consécutifs, l’OPEP peut décider de réduire sa production de 500.000 barils par jour. Inversement, si les cours sont au-dessus de 28 dollars le baril pendant vingt jours ouvrés consécutifs, l’OPEP peut décider d’augmenter sa production.

La dépréciation du dollar semble avoir conduit les pays de l’OPEP à réviser à la hausse la bande de fluctuation du baril de pétrole. En effet, leurs exportations sont libellées en dollars et leurs importations proviennent majoritairement des zones euro et yen. La dévaluation du dollar par rapport à l’euro et au yen influence directement leur économie et les incite à maintenir leur pouvoir d’achat par un prix du pétrole plus élevé.

Concrètement, la fourchette 22-28 dollars est passée à 25-32 dollars en 2003 puis 27-35 dollars en 2004 en raison de la baisse du dollar. Toutefois, dès le dernier trimestre de l’année 2004, les prix du pétrole ont fortement dépassé l’objectif de prix, même corrigé du taux de change, sans que les pays de l’OPEP n’aient cherché à s’y opposer. L’objectif de prix a été officiellement suspendu lors de la réunion extraordinaire du 30 janvier 2005 à Vienne.
 


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