Boston pourrait déclarer l’état d’urgence économique 				 				
Les conséquences de la crise financière sur l’économie réelle commencent à se faire sentir pour le citoyen. A Boston, l’une des grandes villes des Etats-Unis, les conseillers et certains responsables municipaux, désespérés, ont tenu une conférence de presse exhibant des panneaux : « Renflouez les gens, pas les banques ».
Ils exigent du gouverneur de l’Etat, Deval Patrick, et du maire de Boston, Menino, qu’ils déclarent l’état d’urgence économique. Le but en est simple : obtenir le gel des expulsions, car de plus en plus de gens perdent leur logement pour cause de subprime, et interdire à la compagnie d’électricité NSTAR de couper le courant à ceux qui ne peuvent plus payer leur facture.
Il y a plusieurs mois, des voix avaient prévenu que le citoyen ordinaire se verrait bientôt obligé de choisir entre garder son logement et se chauffer l’hiver, à moins qu’un projet de loi, la Homeowners and Banking Protection Act (HBPA) ne soit adopté par le Congrès. Hélas, rien n’a été fait.
A Boston, la crise frappe aussi de plein fouet les enfants, de plus en plus nombreux à être privés de soins médicaux et d’enseignement, un certain nombre d’écoles publiques n’ayant plus les moyens de continuer leurs activités.
« Si le gouvernement fédéral peut renflouer les gens qui ont provoqué cette crise, s’étonnent les élus, pourquoi ne pourrait-il rien faire pour les citoyens et les contribuables ? Disposer d’un logement n’est pas un privilège, mais un droit. Pourquoi les gens de Wall Street n’ont-ils aucun souci pour chauffer leur maison ? »
En guise de réponse, quelqu’un dans l’assistance avertit que « les gens finiront par allumer des feux dans la rue ou incendier leur maison pour se chauffer cet hiver. Les gens recourront à des méthodes de l’âge de pierre ».
Tous ont convenu que cette crise pose un problème moral majeur.