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Commentaire de Christophe

sur Une idéologie en fin de vie : la retraite à 70 ans


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Christophe Christophe 3 novembre 2008 12:26

@L’auteur,

Article intéressant qui lève bien des questions sur les intentions, au-delà des mesures introduites récemment.

Travailler après l’âge légal de la retraite (65 ans) existe depuis plusieurs années ; j’ai déjà traité ce type de cas dans mon entreprise (il existe des cas particuliers pour lesquels cette possibilité est appréciable). Le plus gros problème de cette législation repose sur le revenu du salarié qui fournit un avantage conséquent à l’employeur ; le cumul retraite + salaire ne devant pas excéder le dernier salaire percu par le salarié concerné. Autant dire que l’avantage de conserver un salarié à son poste de travail est de ne régler que le complément de salaire à ses prestation retraites.

Ce principe de ne plus avoir l’obligation de mettre à la retraite un salarié agé de 65 printemps va obliger les salariés qui ne souhaitent pas travailler au-delà de demander leur départ ; il y a, là aussi, une économie substancielle de l’employeur puisque les indemnités de départ volontaire à la retraite (demande du salarié) sont moins élevées que les indemnités de mise à la retraite (demande de l’employeur), au moins dans certaines branches professionnelles.

Nous pourrions plutôt retenir les positions gouvernementales sur le FRR et l’AGFF afin de mieux mettre en évidence la stratégie long terme sur les retraites.

Un rapport de la commission des affaires sociales du Sénat sur le FRR explicite clairement, dans un chapitre nommé des réponses trahissant l’attitude du gouvernement à l’égard du fond, la volonté de ne pas alimenter cette structure : Au total [des remarques faites sur le retard gouvernemental dans l’abondement de ce fond], la crédibilité d’un fonds de réserve repose sur le respect quasi mécanique d’un plan de marche. Si la philosophie d’un tel fonds se limite à " mettre de côté quand on peut " alors il est sûr que d’autres priorités, d’autres urgences, d’autres besoins apparaîtront année après année et seront autant de bonnes raisons pour les gouvernements successifs de se soustraire à leurs obligations de garantir le long terme. Le manque de financement, par le gouvernement, du FRR tend à laisser penser que nos gouvernants ne souhaitent pas stabiliser un système par répartition ; c’est le but de ce fond.

Quant à l’AGFF, il est reconduit depuis cette année, actuellement, jusqu’à avril 2009. Autant dire qu’il tend à disparaître pour ne plus permettre les départs anticipés avant 65 ans. La perte des des prestations AGIRC et ARCCO s’élevant à environ 20% du complément retraite de la catégorie B pour un départ avant 65 ans.

Tous ces mécanismes, faut-il le souligner, ont été mis en place pour tenir compte de phénomènes historiques. Si dans notre histoire, nombre de salariés se sont lancés dans la vie active à 14 ans, puis à 16 ans, ces mécanismes leurs permettaient de partir à la retraite avec respectivement (en prenant comme base un départ à 60 ans) 46 ans et 44 ans de cotisation ; soit bien plus que les 40 annuités nécessaires à l’accès à une retraite à taux plein.

Le problème majeur des retraites en ce qui concerne le traitement équitable entre les salariés me semble être l’âge légal de départ. Que nous fixions une durée légale devrait être suffisant, mais encore une fois, nos gouvernants ne cessent de s’accrocher à ce paramètre qu’est l’âge légal. Dès lors que nous posons un âge fixé à 65 ans pour une durée de 40 annuités, cela consiste à admettre que tous les salariés se lancent dans la vie professionnelle à ... 25 ans. Or l’expérience nous montre que ce n’est pas le cas de tous.

Le gouvernement a avant tout l’intention de faire en sorte que plus personne ne puisse partir avant 65 ans ; rien de plus facile en contraignant le facteur économique (suppression de l’AGFF). Pour ce qui concerne les 70 ans citées dans l’amendement, nous savons déjà que nos gouvernants veulent passer l’âge légal de départ à la retraite de 65 à 67 ou 68 ans ; en aucun cas ils ne souhaitent voire disparaître ce paramètre qui est inégalitaire pour l’ensemble des salariés.


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