&Très cher Hermès, je crois bien que nous ne nous comprendrons jamais. Il faut que vous viviez dans un monde très restreint pour que vous nous avouiez que l’anglais ne vous est d’aucune utilité. Un monde constitué uniquement d’espérantistes rencontrés au hasard du net, sans doute...
Je me demande comment on peut dire comme vous le faites à mots couverts que l’on peut se passer de l’anglais dans notre vie de tous les jours. L’anglais est encore un critère déterminant pour l’obtention de nombreux postes à responsabilité et est et demeure la langue par défaut en terre étrangère. C’est un fait bien installé, comment voulez-vous balayer tout cela d’un trait en remettant au goût du jour un espéranto qui depuis 120 ans n’a toujours pas fait ses preuves. Il a eu ses chances qu’il n’a pas su saisir à son heure, et je crois humblement qu’il n’a plus d’avenir.
Vous me faites l’effet d’un doux rêveur, d’un idéaliste, aveuglé par son enthousiasme pour une langue dont vous seul et quelques autres semblent en saisir les charmes, hermétiques pour la majorité d’entre nous.
Vous imaginez-vous bien ce que votre discours implique ? Faudrait-il supprimer l’anglais (pas totalement sans doute) au profit de l’espéranto en tant que première langue étrangère ? Une langue qui n’a aucune culture majeure au profit d’une autre, prestigieuse depuis des siècles ? Faudrait-il infliger un enseignement à des élèves qui auraient bien plus de profit à apprendre l’anglais, car l’hégémonie culturelle anglo-saxonne étant telle, ils trouveraient bien plus d’intérêt, comme aujourd’hui, à s’en rapprocher encore plus par la langue ?
La marche arrière est impossible, vous le savez très bien, cher Hermès, l’anglais a gagné la bataille culturelle depuis bien longtemps.
Je ne comprends pas bien que vous disiez que l’anglais tue les autres langues. Il les influence parfois, mais il ne les tue pas. Par contre, avec un espéranto mondialement répandu, le risque est grand qu’il tue à la longue (au cours des siècles, bien entendu) toutes les langues nationales, reléguées au rang de langues régionales, puis vouées progressivement à une disparition complète. C’est une utopie qui me fait froid dans le dos, car j’attache un grand intérêt à la manière différente dont les langues comprennent et traduisent le monde, et une langue unique est pour moi une régression culturelle certaine.
Enfin, et encore une fois, je crois que mon expérience des langues me montre que toute langue de prestige n’est pas complètement souple ou du moins aussi souple que l’espéranto, langue qui il faut bien le dire flirte avec l’anarchie. Toute langue devient lorsqu’on lui octroie un peu d’avenir un mode de pensée, une manière d’articuler les choses qui lui est propre. Les règles se font plus rigides, on vitrifie les manières de dire. On développe une certaine idée de ce qui est bon et de ce qui ne l’est pas, non en raison de règles de grammaire mais en raison de l’instinct linguistique, et de ce fait que toute langue fonctionne en partie par reproduction, par mimétisme. L’anarchie langagière de l’espéranto ne pourra à mon sens jamais être surmontée. &
J’ai lu votre prose, pour ce message je vous en ferais un resumer encore plus court. Vous presentez encore et beaucoup d’avis subjectifs, avec une grande incomprehension de votre interlocuteur, sans compter le manque d’analyse de la question. Pour cette fois je ne chercherais pas à detailler, vous recevrez toujours maintenant cette même reponse temps que vous n’aurez pas chercher à remettre en question vos asquis en vous documentant correctement.