Heureusement, l’Histoire ne s’écrit pas selon un continuum logique. Exemple le 9/11, évènement imprévisible dont nous sommes loin d’avoir éprouvé toutes les conséquences. L’élection de Barack Obama n’était pas prévisible il y a un an, elle était seulement envisageable, c’est en cela qu’elle paraît aujourd’hui inespérée.
Elle est célébrée partout, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Jamais une élection locale n’avait engendré de liesse planétaire. C’est que cette élection est lourde de sens, elle nous parle, peut-être plus directement à nous Français, dont une majorité d’électeurs a confié l’an passé les rênes du pouvoir à un sinistre succédané de GW Bush.
A qui parle-t-elle en particulier, chez nous, cette élection de Barack Obama ? Aux jeunes des cités, aux jeunes d’origine africaine et maghrebine, aux jeunes tout court, aux Antillais, aux Comoriens, aux émigrés et fils d’émigrés, jeunes et moins jeunes, aux métis, aux petites gens, à un peuple de gauche orphelin d’une véritable alternative à gauche. A tous ceux en fait qui doutent sérieusement du principe d’égalité des chances dont nos apôtres des valeurs républicaines nous rabattent les oreilles à longueur de palabres.
Cela me donne à penser que le phénomène Obama, s’il devait connaître un destin positif (pourquoi en douter systématiquement, comme le font certains ?), pourrait avoir de sacrées implications dans notre petite vasouille politicarde franco-française, et a fortiori en Europe.