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Commentaire de Alain Michel Robert

sur Un dialogue interreligieux sans tutelle ?


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Alain Michel Robert Alain Michel Robert 7 novembre 2008 20:49

"...l’athéisme est une certitude que la mort est mortelle."
Il n’y a qu’une seule chose dont on soit absolument sûr dans notre vie : c’est que nous allons mourir un jour. Tout le reste n’est que supposition. On peut toujours se rassurer en ayant la certitude qu’il y a quelque chose après la mort... ou en ayant la certitude qu’il n’y a rien. C’est la même chose... ça ne reste qu’une croyance en une certitude humaine terriblement binaire... et toutes les certitudes humaines sont sujettes à caution ou tout du moins à évolution dans le meilleur des cas.
Le but "écologique" de toute croyance n’est pas de croire comme on pourrait le penser de prime abord, c’est de s’enfermer dans une sécurité connue par peur de vivre l’angoisse de la liberté comme la décrivait Sartre et avant lui les existentialistes chrétiens. 

Néanmoins on peut reconnaître à l’athéïsme une valeur certaine : celle de ne pas se raconter de salade quant à un Dieu au ciel qui, comme le voyait Descartes, aurait créé le monde d’un coup de "pichenaude initiale" et qui se contententerait de regarder d’en haut les hommes se débrouiller, mal, avec sa Création.
Il vaut mieux, effectivement vivre athée qu’avec un Dieu pareil !
"Notre Père qui êtes aux Cieux, restez-y... et nous nous resterons sur la Terre qui est quelquefois si jolie..." écrit Prévert.

Comme le disait ce dramaturge slave très connu dont je ne me rappelle plus le nom (je veillis et j’ai la mémoire qui flanche) : " Si Dieu a créé un monde qui permet la torture d’un enfant par une brute, alors je rends mon billet !"

Il ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire, mais, face à quelqu’un, une personne, un Homme... de pouvoir lui dire : " Je crois en toi..." Alors, à ce moment là, il se passe quelque chose que l’on pourrait qualifié au pire de divin ou de transcendant, ou au mieux d’immanent. Il y a, là, quelque chose qui soulève la pesanteur du monde.
Essayer, vous verrez, c’est extrêmement difficile parce qu’il est dans la "nature" de l’Homme de se perdre dans l’autre lorsqu’il aime... Alors, pour ne pas ressentir cette sensation de vide et de perdition dans l’autre on préfère souvent se tenir à distance d’aimer véritablement.

Pour terminer je cite Christian Bobin de tête (excusez l’approximation) : "Que faudrait-il pour se quitter soi-même, ce qui serait seule façon de tout quitter ? Il nous faudrait un ange, un vrai, avec de la douceur, avec de la violence... quelqu’un qui vous enlève de tout sans aussitôt vous attacher à lui." C’est peut-être ici que, comme l’écrit Aragon, la Femme est l’avenir de l’Homme...
Mais ça, c’est une autre histoire...









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