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Commentaire de Herrera

sur La tentation du protectionnisme et de l'économie administrée


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Herrera 8 novembre 2008 20:34

Faire jouer la compétition à outrance pour forcer les individus à employer au mieux leurs capacités n’a pas que des effets positifs : en fait, la sociologie nous apprend qu’au contraire souvent l’anxiété et l’incertitude continuelle diminue la productivité. De la même manière, les assurances sociales et tous les gardes-fous institués avec sagesse par des sociétés encore responsables investissent sur l’avenir : il ne fait aucun doute que la productivité extraordinaire des ouvriers après la seconde guerre mondiale dérivait en partie de la confiance accrue en la possibilité d’un avenir meilleur. De toute part, nous n’entendons que louanges pour le libéralisme ou louanges pour la régulation... Messieurs, vous vous méprenez sur les quelques lois primaires qui régissent l’Histoire, celles dont un nouveau né à peine vagissant pourrait se rendre compte, et celle tout particulièrement que l’on habille du nom trop souvent entaché d’idéologie, la Dialectique. Ha ha ! plastronne l’homme arrivé profondément attaché au credo libéral, j’ai créé tout seul la classe moyenne, j’ai créé la stabilité de la démocratie, moi et mes semblables sommes les meilleurs ! C’est oublier que lors de la dernière grande crise mondiale, les zélateurs du libéralisme pur restèrent stupides d’étonnements pendant quinze années, quinze longues années où leur cervelle vermoulue ne réussit pas à concevoir l’idée que c’était la démesure de leur accaparement qui grippait la machine, tout simplement, selon la grande loi énoncée ici-même par un ténor de banque centrale que toute crise découlait de l’inégalité de la répartition entre les richesses. http://gesd.free.fr/eccles.pdf Non, le libéralisme n’a pas suffi à créer la classe moyenne, il fallut soutenir ce vieillard cupide à force d’intraveineuse de bon sens, et, du moment où le général De Gaulle, superbe, établit après la Libération qu’il fallait systématiquement mépriser les possédants comme les moteurs infâmes d’une croissance qu’ils étaient bien incapables de maîtriser eux-mêmes, les trente glorieuses purent commencer, étayés par la solide sujétion dans laquelle étaient tenus les appétits mesquins de la classe patronale et de ces messieurs de la finance. Tout cela pour dire à quel point il est vain de vouloir rattacher la prospérité à l’application pure d’une théorie économique : les périodes de plus grand bonheur collectif découlent de luttes longues, pénibles, harassantes, entre les propriétaires de toute sorte et les individus qu’ils exploitaient... On criait sous les toits depuis des ans la chute de l’Etat-Providence, c’est désormais celle du libéralisme... ces deux concepts sont en train d’opérer leur mue, et je pense que l’avenir ne verra la disparition ni de l’un, ni de l’autre, mais l’émergence d’une nouvelle symbiose ente deux versions affinés de ces deux concepts.


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