C’était l’expression de Messier : "la mondialisation est inéluctable et positive". En fait, non. Ca a été un choix politique conscient, dont j’ai rappellé par exemple quelques grandes étapes là :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44363
Rien ne nous a obligés à entrer dans ce qui fonctionne à l’heure actuelle comme un piège macro-économique :
- la liberté totale de circulations des capitaux, qui a permis les paradis fiscaux, la finance offshore, l’évasion fiscale généralisée, et l’absence totale de contrôle des états et de la justice ; qui a mondialisé le capital de toutes les grandes entreprises qui échappent ainsi à toute forme de relocalisation ; qui a - comme vous le signalez - interconnecté tous les marchés financiers ce qui a transformé les risques locaux en risque systémique atomique ;
- la spécialisation des nations sur leurs "avantages comparatifs" ricardiens, comme la main d’oeuvre bon marché en Chine et ailleurs (j’ai compris que vous n’aimez pas le mot "esclavage" mais, à votre avis, l’esclavage au sens propre existe-t-il ou pas aujourd’hui en Chine ?), spécialisation qui empêche un redéploiement rapide de la force productive sur la demande nationale et la mise en oeuvre effective d’un "découplage" latent ?
- l’explosion des inégalités qui va tuer toute tentative de relance keynésienne par l’asphyxie de la demande et la demande de crédits ;
etc ...
Non, tout cela a été voulu par nos classes dirigeantes qui y ont oeuvré sans relâche dans l’ombre et la lumière, au GATT, à l’OMC, à l’UE, à l’UMP et au PS, et qui l’ont bombardé tous les jours dans leurs médias : "la mondialisation est inéluctable, il est normal que vos acquis disparaissent, que votre niveau de vie baisse, etc ...". Les riches ont mené la guerre contre les pauvres et il n’importe plus beaucoup que cela ait été consciemment ou pas. Ils l’ont gagnée. Il n’y a plus de demande, et ils constatent tristement que leurs grandes richesses reposaient en pratique sur une indexation à l’économie réelle qu’ils ont flinguée.
God save the queen.