Personnellement, je n’ai pas de tabou.
Par contre, j’ai naturellement une certaine aversion pour les classements, les "petites boites" et les tiroirs.
Ainsi, le problème du classement de l’espèce humaine en races est de trouver, et surtout de s’accorder sur des critères de différenciation des races. C’est ainsi qu’est née la biométrie pour quantifier des différences dans les populations humaines. C’est essentiellement cette discipline qui a nourri les discours racistes qui ont mené, et, hélas, mènent encore à tous les excès.
Pourtant, la biométrie bien faite reconnaît que la grande majorité des caractères physiques sont quantitatifs. Qui dit quantitatif dit que tout caractère doit être perçu comme variant continûment (tous les métissages sont possibles) et qu’il est délicat de définir des seuils.
Un des intérêts des travaux en génétique et en génomique est d’avoir établi que les différences entre les humains sont individuelles, et qu’elle s’accommode mal des classements en "races".
Ainsi que je le disais dans un commentaire précédent, l’isolement géographique a conduit à la sélection éventuelle de certains caractères. Mais la notion d’isolats humains me semble avoir plus d’impacts sociologiques et anthropologiques que génétique. Il faut accepter que nos différences (ethniques ?) sont plus culturelles que biologiques. On peut relire avec profit Claude Lévi-Strauss (Race et histoire) qui montre que la très grande diversité culturelle de l’humanité, correspondant à des modes de vie extraordinairement diversifiés, n’est en rien imputable à la biologie.