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Commentaire de Courouve

sur Homophobie : « une décision de justice inquiétante » pour J.-L. Romero


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Senatus populusque (Courouve) Courouve 15 novembre 2008 11:06

À la différence de l’homosexualité, la pédophilie n’avait jamais trouvé le moindre commencement d’adhésion chez les grands auteurs classiques ou modernes, à l’exception notable du marquis de Sade. Elle était explicitement rejetée par Platon (Symposium, 181 d-e), ce qui passe trop souvent inaperçu : le convive Pausanias reprochait à ceux qui aiment les impubères de surprendre leur jeunesse et de profiter de leur crédulité pour les duper avant de les abandonner ; et il estimait que la loi aurait dû interdire les relations avec les garçons trop jeunes. Si l’interdiction semble conçue plutôt dans l’intérêt de l’amant que dans celui de l’enfant, il reste la notion de duperie dans le cas de l’enfant.

Dans les Lois (II, 653 b-c), Platon réaffirmait l’incapacité morale de l’enfant dans les relations amoureuses. Le philosophe Aristoxène de Tarente pensait que l’apprentissage tardif de la sexualité était préférable, qu’il fallait empêcher l’enfant de chercher à avoir des relations sexuelles, et même de savoir ce dont il s’agit, avant l’âge de vingt ans (Stobée, Florilège, IV, xxxvii, 4).

Ce n’est donc pas seulement le judaïsme qui rejetait la pédophilie – car on lit dans le Nouveau Testament  : « Quiconque scandalise l’un de ces petits [...] mieux vaudrait pour lui qu’on lui passe une meule autour du cou et qu’on le jette à la mer » (Matthieu, XVIII, 6 ; Marc, IX, 42 ; Luc, XVII, 2) – mais aussi la culture gréco-latine. 

 Michel Onfray faisait erreur, dans son Antimanuel de philosophie (Rosny : Bréal, 2001) en affirmant : « Un pédophile, dans la Grèce de Platon, n’est pas condamné ou condamnable » (page 134) ou « À l’ère atomique, Socrate croupirait en prison. » (page 135). 
 


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