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Commentaire de Alain Michel Robert

sur Le complexe du larbin


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Alain Michel Robert Alain Michel Robert 17 novembre 2008 11:27

Abgeschiedenheit vous dit plus haut : « Et puis, vous devriez désapprendre de parler de votre petit cas personnel, ayez une vue plus générale, vous cessez très vite d’être crédible dès que vous mettez votre nombril sur le devant de la scène. »

Surtout pas, Agnès !
continuez, au contraire, à parler de vous ! Ce n’est pas votre nombril que vous mettez sur le devant de la scène, c’est votre histoire... Et il faut toujours du courage pour mettre son histoire (et donc, quelque part, une partie de son âme) en pâture à tous les publics.

 C’est lorsqu’on est au plus personnel de soi qu’on touche alors à l’universel. Notre travail d’être humain n’est pas de chercher une parole universelle qui fasse l’unanimité, c’est d’apprendre à devenir responsable de sa propre vie afin qu’elle ne soit plus copiée sur celle des autres… Il est extrêmement difficile d’être au plus personnel de soi. La difficulté est là… Et c’est pour ça que vos articles sont si puissants à lire.

Oui, ce ne sont pas vos idées qui font la force de vos lettres, c’est un souffle qui passe entre les mots, toujours comme une tempête, un chant faible, un volcan… C’est lui qu’il faut apprendre à entendre derrière les phrases.

 Ce qui compte dans ce que vous écrivez, ce n’est pas ce qu’on lit, c’est le temps que l’on prend à le lire. C’est un cadeau que vous nous faites de nous livrer une partie de votre vie personnelle, alors, c’est la moindre des choses, pour moi, que de vous faire le cadeau de prendre mon temps de vous lire… et c’est à moi de prendre la responsabilité d’universaliser votre histoire personnelle. Si je ne le fais pas, alors, je passe à côté de vous... et à côté de moi. Et alors, à quoi bon se lever le matin !

 On ne se rencontre pas sur des idées, sur les philosophies, sur des croyances… on se rencontre parce qu’on s’offre l’un à l’autre, l’un pour l’autre est l’un par l’autre (le fameux « je-tu » de, entre autres, Martin Buber) une part de notre solitude, de notre fragilité et de notre dignité d’être humain. Une goutte de rosée au milieu d’un trèfle à quatre feuilles… dans ses reflets, les enfants peuvent y voir la totalité du monde.


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