Néanmoins, Absurde, le peuple trop pressuré (qui n’a plus de logement ni de nourriture) peut exploser, s’il a connu autre chose et a encore le sentiment qu’il mérite au moins de manger. Le peuple actuel a perdu le sentiment de son droit d’être logé (à Paris, on paie un ou 2 ans de loyer d’avance représentant un smic tout compris pour un studio au centre), d’être chez soi, avec ses pareils et ses amis. On lui tartine jour et nuit qu’il doit se résigner à vivre à l’hôtel, au milieu de touristes agressifs ou méprisants, dont il n’a rien à cirer et dont il subit au pire les insultes et attaques, au mieux tout le poids économique (la concurrence docile au patron, toujours renouvelée et dénoncée par l’auteur, qui pèse sur les salaires !). Si on claque la porte, un autre sonne aussitôt, la bouche en coeur. chez les filles, elles sont même toutes prêtes à jouer du lipstick ! Le monde est très peuplé de gens nécessiteux et les patrons le savent bien, qui en profitent quand ils ne créent pas directement la nécessité (guerres, pressions).
Le peuple est con, c’est vrai. Jack London qui le connaissait bien l’a décrit dans "Le Peuple d’En Bas" quand il devient trop miséreux (L’East End de Londres vers 1900). Borné, matérialiste, entassé, affamé, traité en bête, il devient bête, au sens littéral. Seule la prime enfance échappe à la corruption de l’âme.
Mais il faut espérer. Nos ancêtres se sont authetiquement rebiffés. Ils se battaient dans la rue.
Ils étaient prêts à mourir. On n’a qu’à recommencer, pour la liberté d’expression, la liberté de dire leur fait aux patrons et petits chefs importateurs de main d’oeuvre, la liberté de claquer la porte quand votre honneur est bafoué, car on trouvera mieux ailleurs.
Merci à l’auteur pour cet article, intéressant !