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C’est plus complexe. Lire un extrait d’une analyse de Dejours (merci Zen), un psychanalyste et psychiatre, Directeur du Laboratoire de psychologie du travail (PARIS), qui illustre bien les méthodes employés :

b.enrôler les braves gens
L’enrôlement de gens " dotés d’un sens moral ", qui plus est en masse, relève au moins de deux conditions :
il s’agit de leaders du mensonge, ceux-ci étant souvent positionnés en tant que pervers ou paranoïaques,
il faut un dispositif spécifique dans cette stratégie du mensonge et tout ce qui en découle. Le " sale boulot " n’est pas un plaisir et c’est le courage de ces leaders auquel on fait appel. Ce courage qui est une vertu dont on a du mal à donner la signification réelle.
Le retournement de la raison éthique ne peut être soutenu publiquement et emporter l’adhésion des tiers que parce qu’il est fait au titre du travail, de son efficacité et de sa qualité.

A ceci on pourrait y rajouter tout un enseignement prodigué à certains cadres, voir au sein même de grandes écoles, sur l’organisation du travail des subalternes permettant de déstructurer toute pensée revendicatrice, d’opposition, ou tout simplement de faire le point sur sa condition, et ce que les subalternes soient simples employés ou cadres, voir cadres supérieurs

Dans ses boîtes qui font leur créneau l’utilisation de la pression maximale comme moteur, chacun est dominé, manipulé par son N+1 qui lui même à son N+1 sur le dos. Tous son jetables, le savent, et sont tenus à la fois par la peur et par, comme le dit Dejours, par la fierté du travail bien fait et du regard des autres. il s’agit d’un engregange terrible dans lequel tombe beaucoup de gens, même des trés gentils

J’ai un pote, trés cool, qui avec un simple bac, aprés 10 ans chez Carrefour était un cadre a un niveau assez élevé en IDF...et qui défendait bec et ongle sa boite, honnêtement en plus, surtout qu’il avait l’impression d’avoir décroché une carrière inespérée vue son diplôme. Le jour où il s’est fait virer, pour cause de divorce (donc de garde partagée des mômes, ce qui risquait d’influer sur ses disponibilités le soir) , bizarement ça lui a ouvert les yeux. Faut dire qu’il a été traité comme de la merde (viré pour faute grave pour avoir pris une pause café non autorisée) alors qu’il espérait reconnaissance pour son engagement et se croyait trés méritant......maintenant, aprés une dépression sévère, il deal un peu pour joindre les deux bouts et fait des petits boulots. ....

Des cas comme ça tu en trouves à la pelle, et ils sont simplement la norme dans certains boites. Juste des victimes, victimes de méthodes de conditionnement concensieusement étudiée depuis des décennies par des instituts qui ont eu l’idée géniale d’optimiserchez le travailleurson coté lâche et soumis d’une part et son coté corrompu et autoritaire de l’autre..de tous

Depuis le Fordisme, et même avant, les entreprises se penchent sur ces thématiques. De nos jours elles sont industrialisées mais j’ai bien peur qu’il s’agissent d’une fuite en avant car je vois mal comment ces méthodes puissent être pereines sur le long terme. D’ailleurs, pas mal d’entreprise les refusent