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Commentaire de Absurde

sur Le complexe du larbin


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Absurde Absurde 18 novembre 2008 15:27

@Lisca :
Détrompez-vous, ma chère. La fréquentation de lieux tels que celui que je décrivais plus haut ne m’est pas plus familière que le rot, tout au plus m’arrive t-il quelquefois, je vous le confesse, de roter dans le secret de mon boudoir, manifestation de jouissance post-prandiale dont le caractère rabelaisien, je le conçois, ne peut que déplaire à un esprit raffiné tel que le vôtre. 

J’évoquais, dans cet épisode de l’estaminet banlieusard, certaine conversation qu’il m’avait été donné d’ouïr bien malgré moi, je dois le dire. Il se trouve que mes commensaux éprouvaient le besoin d’exprimer leur liesse d’une voix forte et en employant un langage imagé. La venue, ensuite, des ouvriers d’origine étrangère, a semble t-il jeté un froid parmi cette assistance picaresque. Il était question de l’élection encore récente d’un individu lui aussi d’origine étrangère, dont les promesses informulées portaient notamment sur la question de l’immigration, laquelle, Madame, semble être au coeur de notre désaccord, tout comme d’ailleurs l’idée, que je vous ai dit ne pas partager, que l’appui légitimement concédé aux plus démunis d’entre nous par l’Etat, en vertu d’un contrat social dont on peut dire qu’il est le digne héritage que nous tenons des Lumières et qui par là, est l’un des fondamentaux de notre République, cet appui financier, disais-je, qui selon vous est là pour servir les intérêts des castes affairistes dont nous méprisons tous deux l’attitude, souhaiteriez-vous, au bout du compte, le voir soustraire aux personnes à qui il est concédé, et pour le remplacer par quoi ? Sauf à condamner ces populations à la mendicité, et mettre en péril par là même le semblant de paix sociale qui nous permet présentement de dialoguer, je ne sache pas, Madame, que notre économie, au vu de la conjoncture déficiente qu’elle traverse et que vous ne pouvez ignorer, je ne sache pas que notre économie soit à même de fournir à ces populations les charges que vous aimeriez les voir assumer, sanctionnées par un contrat leur garantissant un revenu qui leur autoriserait indépendance et autodétermination. 

Vous nous obligeriez, Madame, en nous expliquant de façon détaillée quelles solutions vous préconisez, tant sur la question de l’immigration que sur les distances que vous souhaitez voir prendre avec les politiques d’assistance, au nom de populations démunies que vous estimez sacrifiées aux intérêts des castes précitées. Peut-être alors verrions-nous avancer ce débat, et j’en serais fort aise. 


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