Le sujet est intéressant.
D’un côté, il est parfaitement logique pour un ministère de vouloir "prendre le poul" de la société dans le domaine qui le concerne. Cela permet d’identifier des malaises ou problèmes que la voie normale ne permet d’identifier qu’avec retard, ou des réactions aux réformes futures ou passées par exemple, afin d’ajuster sa politique.
De l’autre, on le sait, le risque est de ne procéder à cette veille que par soucis de communication, et non d’information du ministère concerné. En la matière, la frontière est floue entre information et propagande.
La définition du rôle de ce service d’information (et son cahier des charges) mérite d’être examinée en détail. Je crains qu’il ne s’agisse effectivement que d’allumer des contre-feux aux mécontentement, alors qu’un tel service pourrait jouer un rôle appréciable dans l’évaluation des politiques publiques.
Je suis en revanche moins sévère que vous quant à l’utilisation d’une société privée : une telle analyse de l’information sur internet demande des compétences techniques et en sciences humaines qu’il est difficile d’avoir dans l’administration. En revanche, il devrait s’agir d’un appel d’offre ouvert, car certains laboratoires universitaires pourraient être en mesure de fournier de tels services.