"Je contaste que les savoirs économiques font l’objet d’encore plus de snobisme intellectuel que les autres savoirs formalisés, qu’il y a un effort constant vers la complexification exagérée du propos et une volonté réelle de découragé la curiosité du grand public"
Je ne suis pas d’accord avec vous. Les livres d’économies ne font pas un effort de complexification. Ils présentent des théories économiques à l’usage d’économistes, qu’ils soient encore simples étudiants ou diplomés depuis longtemps. Ils utilisent donc les termes utilisés par les personnes du domaine, et cela peut vous paraitre snob.
Mais peut on reprocher aux ouvrages de médecine, dont 90 voire 95% sont destinés aux professions médicales, de ne pas être assez simple pour que tous puissent apprendre ?
Peut on reprocher aux mathématiciens de supposer que lorsque vous voulez comprendre les quaternions, vous avez avant tout fait l’effort d’apprendre les réels et les complexes ?
C’est du snobisme aussi ?
Il manque effectivement des livres de vulgarisation des grands principes, mais principalement parce que les gens ne s’intéressent pas à l’économie (donc n’achètent que peu de tels livres). En médecine, autre sujet complexe mais qui intéresse beaucoup, lui, on trouve des ouvrages de présentation et de vulgarisation, certes parfois un peu trop simpiste.
Je doute que vous expliquiez à votre fille de 6 ans le fonctionnement des interleukines pour lui expliquer pourquoi sa cheville enfle lorsqu’elle se l’est tordue. Etes vous snob de ce fait ? Ou considérez vous que cela n’intéresse, en réalité, que les biologistes, chercheurs et professions médicales ?
"Pour moi, le savoir n’a de valeur que s’il peut être largement diffusé et suffisamment accessible pour tous."
Là, je suis d’accord.
Le savoir doit être partagé, et cela commence par l’explication simple, voire simpliste. C’est ce qu’on fait en maths ou en physique, lorsque l’on va à l’école. Mais certains concepts mathématiques ne peuvent être appréhendés sans les bases apprises prédécemment.
Encore une fois, trouvez vous snob ou anormal qu’on considère que vous ayez étudié les réels et complexes avant de vous attaquer aux quaternions, ou faut-il aussi faire des ouvrages simplificateurs pour présenter les concepts, propriétés et aux intérêts des quaternions, quitte à ce que ces livres, techniquement, vous réapprennent les réels et complexes ?
Le savoir doit être partageable, mais il est possible qu’y accéder demande quelques efforts d’apprentissage préalable. On ne peut pas tout simplifier.
Bref, je vous trouve un peu dure, là.