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Commentaire de Eloi

sur Capitaliste... anticapitaliste ?


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Eloi Eloi 21 novembre 2008 23:27

Pardonnez moi, j’ai été confus. Je parle en proportion à un instant "t". Le mot "devient" ne connotait aucune évolution temporelle, c’était juste un moyen d’expliquer la règle statique de répartition à un instant "t" entre la rémunération du capital et du travail.

Si vous voulez. Et qu’en est-il d’un système qui passe de l’instant t à l’instant t+dt ? Comme tout système, tout compte fait...

Déjà répondu plus haut : toutes les politiques économiques actuelles les y incitent, même si elles ne l’obligent effectivement pas


S’il vous plaît citez-les. La seule chose qui oblige à faire du crédit autant que possible est que les banques qui le font mangent les banques qui ne le font pas : la concurrence. Et elles espèrent gagner avant que la crise ne réduise tout à néant : car il y a des constantes de temps sur les réajustements des prix : constantes de temps qui peuvent conduire à un phénomène de retard : une bulle. Corrigée par une crise. Qui peut se montrer si violente qu’elle peut balayer le système.

La bonne blague. Quand ton monopole dépend du législateur, l’indépendance prend du plomb dans l’aile

Il me semblait que, constitutionnellement, la BCE étant indépendante. Que la FED et la Banque d’Angleterre étaient privées. Qu’Etat et grands capitalistes magouillent ensemble n’est pas interdit par les règles libérales : c’est plutôt la magouille qui est sensée disparaître par les hypothèses libérales. Qu’en est-il, après quelques décennies ?

C’est exactement cela : la convergence. Les libéraux prônent le fait que le libéralisme s’auto-entretient de lui-même par ses hypothèses vertueuses. En toute rigueur, un peu de libéralisme aurait dû s’étendre comme un feu de paille et transformer d’elle-même la société en société libérale. Ce n’est de toute évidence pas le cas. S’ils faut une société interventionniste pour imposer une économie libérale, il me semble qu’il y a une légère contradiction. N’avez-vous pas peur que le seuil nécessaire pour "basculer" en libéralisme soit si élevé qu’une dictature risquerait de s’installer ? Juste afin d’accomplir notre petite "révolution culturelle" des mentalités ?

Votre libéralisme n’est pas auto-convergent, il n’existera donc jamais. Jamais ailleurs que dans une société dirigiste. D’où paradoxe. D’où lassitude sur ces foutaises...

Appliquons-le dans les marchés où cela fonctionne (loisirs, afin de permettre le choix aux citoyens) et abandonnons-le ailleurs.

Ce n’est pas nécessaire. Au contraire, si toutes les ressources l’étaient, l’intérêt du libre échange seraient largement affaibi.

Je suis bien d’accord. Donc d’un côté vous avez l’hypothèses de ressources équitablement réparties, ce qui ne rend pas nécessaire le libre-échange, et de l’autre vous avez l’hypothèses de quasi-monopoles sur des ressources qui n’ont évidemment pas la même valeur stratégique ! A qui croyez-vous que profite le plus la spéculation sur le pétrole et les matières premières, à part ceux qui les possèdent, et possèdent donc la planète ?
Actuellement, le libre-échange conduit à répartir la production de biens en chine (en caricaturant) et de services en occident. Que se passera-t-il si la chine veut, imaginons, nous faire la guerre et qu’elle a réussi à trouver des alliés chez les fournisseurs de pétrole ? Ils se passeront plus facilement de nos services que nous de leurs usines. le libre-échange a conduit à des désequilibres stratégiques qui peuvent justement amener la guerre. Nous sommes affaiblis, et ils le savent. Nous sommes plus dépendants d’eux qu’eux de nous. Et ils le savent. Nous que je n’aime pas les chinois, mais le libre-échange a conduit à leur donner trop d’avantages comparé à l’occident.
Sans avoir besoin d’aller si loin, comparons simplement le déficit occidental aux trésoreries orientales. Le libre-échange n’a pas conduit à un équilibre, ou alors l’équilibre se fait sur une si grande constante de temps et un gain si élevé, que ca ne m’étonnerait pas qu’on en arrive à un système très instable. Nous n’avons rien voulu contrôler, ralentir, de manière raisonnable, nous avons fait le voeux pieux que la mondialisation se passerait pour le mieux dans le meilleur des mondes, nous allons souffrir (nous souffrons) de notre acharnement doctrinaire.

Ça c’est fort. On me dit (pas vous, Gilles) "théoriquement, la doctrine libérale incite à la guerre", je prouve théoriquement le contraire, et on me reproche de ne pas être assez pratique.

Je pense que nous ne comprenons pas. J’essaie péniblement de trouver les domaines où le libéralisme peut fonctionner et là où il ne peut pas fonctionner, tout cela argumenté, bien sûr, et vous me répondez par des généralités. L’application d’une théorie est le côté le plus difficile et le plus douloureux. Ca n’empêche pas d’essayer plutôt que répéter des paroles d’évangile.

Je n’ai jamais dit que le libre échange supprimerait automagiquement la guerre. Je dis juste qu’il en supprimerait une grande partie des motivations économiques.

Nous sommes d’accord. En théorie. Tout comme le fait de prôner le désarmement total et immédiat. Irréaliste.
 
Vous vous plaignez de la pauvreté. Encore une fois : favorisez l’accumulation de capital (ou plutôt, arrêtez de le défavoriser), les taux de salaire réels suivront.

Voeux pieux. Les gens intelligents veulent et prennent le beurre, l’argent du beurre et la crêmière. Ca, c’est indéniable. Pas comme cette harmonie libérale bien incertaine que vous appelez de vos voeux. Survivre, et exister, chacun au dépend des autres, est un combat parce que de vous, comme de moi, tout le monde s’en fout. Laissez faire "la nature", vous reviendrez à l’état féodal. Là est l’état naturel, et c’est que nous prouve l’histoire des civilisations : émergence, grandeur, décadence. Et ca arrive quand la société perd le sentiment d’être une société, et perd le goût du travail en commun, le travail collectif. La société se délite... et disparaît. Vos grands capitalistes n’apporteront rien, car ils n’apporteront qu’à eux-mêmes. Qu’il y ait des altruistes, pourquoi pas, mais c’est aléatoire et donc pas sérieux de compter sur eux. Et quel plaisir de recevoir ses 15% de rendements pour acheter pour soit, sa femme et ses gosses, les choses dont vous avez toujours rêvé. Même si c’est au prix de quelques chômeurs. De quelques clodos. Qu’ils ne verront après tout jamais...

Encore une fois, vos modèles économiques ne sont pas auto-convergent (ça se saurait) et donc, pour aider ceux qui sont dans la souffrance, on prend à ceux qui ne sont pas dans la souffrance. Juste pour éviter qu’ils ne se servent pas eux-mêmes. Ou, quand on est gentil, par altruisme. Mais ca, ca reste aléatoire...


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