@Yannick Harrel,
Pour le terme ethnie, il me semble surtout qu’il est utilisé à tort dans nombre de reportages journalistiques.
Pour le terme race, il est utilisé dans un but unique, en anthropologie, pour distinguer des traits exclusivement physiques constatés. L’apport de la génétique n’a fait que confirmer aux anthropologues une certaine forme de simplification qu’ils utilisent pour convenir d’un code linguistique permettant de nommer des groupes ayant, en apparence, les mêmes caractéristiques physiques. Mis à part les anthropologues évolutionnistes, ils ne font pas de hiérarchisation.
Mais en anthropologie sociale et culturelle, le terme ethnie ne s’appuie pas du tout sur le même type de représentation. Une ethnie permet de regrouper, toujours par souci de simplification, selon des traits culturels et linguistiques mais pas du tout selon des traits physiques.
Mais les anthropologues savent très bien que ces termes ne sont utilisés que pour permettre une approche simplifiée de sujets complexes et ils ne les utilisent pas sans circonspection.
Par contre, hors de ce contexte d’étude des différences existantes et de leur histoire, je ne suis pas certain que ces termes soient utilisés à bon escient, ni avec la prudence nécessaire, ni en exposant l’approche simplificatrice qui en découle. Ces termes ne sont qu’une approximation du réel ; il ne doivent donc pas être abordés en les affublant d’une valeur de vérité, mais plutôt de plausibilité au regard de l’étude menée. Le débat sur l’existence ou non de races ou d’ethnie n’a strictement aucun sens ; ces concepts existent dans l’étude anthropologique pour permettre une représentation mentale nécessaire à l’étude, mais dans la réalité, ils n’existent pas.
Pour illustrer ce propos, il faut savoir que les anthropologues peuvent convenir d’une ethnie pour l’étude d’un sujet précis puis la décomposer en plusieurs ethnies pour approfondir l’étude. Ce sont des groupes déterminés a priori mais qui restent fluctuant en fonction du sujet étudié.
L’ambiguité populaire vient plutôt d’une tendance à une généralisation de traits culturels et linguisitiques qui frise souvent l’amalgame puisque les médias sont censés diffuser des faits mais font usage d’une terminologie extraite de son contexte qui n’a donc plus de sens au regard de la réalité.