référence dumont
Il a eu raison de dire qu’après les indépendances, notre continent était mal parti. La colonisation avait laissé nos pays exsangues. Dans tous les domaines : politique, économique, culturel… L’indépendance de nos pays n’avait pas été vraiment préparée. Les africains s’étaient battus pour l’avoir, et, au moment où ils s’y attendaient le moins, on (les puissances coloniales) la leur avait donnée. Comme un cadeau empoisonnée. Comme un mauvais bonbon qu’on donne à un enfant qui en réclame un bon.
De fait, les structures de gouvernance n’étaient pas appropriées par les peuples africains. Une élite, inféodée au pouvoir coloniale avait certes repris en main les affaires courantes à la suite du départ des “maîtres” ; mais elle n’avait pas de marge de manoeuvre propre. Elle ne réfléchissait pas de sa propre tête. La “feuille de route” de gérance était communiquée depuis les capitales des anciennes puissances coloniales. Les directives majeures aussi. Dans l’administration, on fonctionnait encore comme sous la colonisation. Le système éducatif aussi continuait d’être une pâle copie de celui des “maîtres”. Les exemples sont légion, et nous ne les citerons pas tous. Nos “dirigeants” avaient été choisis pour çà. Ils le respectaient à la lettre. Ceux qui voulaient s’affranchir de ce mode de conduite étaient “remplacés” voire liquidés. Il y avait donc des Etats dits “stables”, où le président régnait d’une main de maître et assurait le calme et la sérénité par tous les moyens ; et les Etats dits “instables”, perturbés par les coups d’Etats et autres rébellions incessantes.