• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Rage

sur Le bébé français et la dette publique


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Rage Rage 27 novembre 2008 00:12

Bonsoir,

Analyse intéressante, sans doute trop succinct, mais intéressante.

Ce que vous présentez se résume à :
S’endetter pour financer un investissement, qui lui même générera des richesses, oui cela a un sens.
S’endetter pour financer du fonctionnement, ce que fait l’Etat, c’est signer la banqueroute de l’Etat à terme.

L’Etat est réputé infaillible, certes.
Mais si celui-ci vient à payer ce qu’il paie aujourd’hui, c’est à dire plus de 42G€ en intérêt sur la dette, soit plus que les rentes de l’impôt sur le revenu, il s’ampute des marges d’actions et finalement devient un parfait client pour ses créanciers qui eux s’enrichissent à son détriment.

Pour simplifier, un individu qui gagne 2000€/mois et s’endette à 30% de son revenu sur 20 ans pour acheter une maison s’endette mais réalise un investissement solide qui génère des richesses (construction, promotion, assurance, prêt etc...). Il le fait dans un cadre où son endettement mensuel lui permet encore d’avoir de l’argent pour vivre tous les mois.

L’Etat se comporte en équivalence comme un individu qui partirait avec un passif de 8 mois (66% du PIB soit 16 000€), payant chaque mois 15% de son revenu en intérêt sur cette dette et en plus engagerait tous les mois encore 15% de ses revenus pour un nouvel emprunt.
Les 70% restant étant ventilés pour moitié en fonctionnement, pour l’autre moitié sur des "actions" dont elles mêmes viennent à être engagés à 80% pour du fonctionnement (éducation, armée etc...).
En somme la part d’investissement est limité tout au plus à 10% du budget global de l’Etat.

Avec ces 10%, une partie va à "l’aide économique" et aux politiques sectorielles (souvent à fond perdu), et l’autre à l’investissment "dur" sur des infras, des industries, des technologies etc...

In fine, notre individu endetté, s’endette encore plus tous les mois pour n’avoir comme marge de manoeuvre réelle qu’un fragment infime. Pire, en essayant de compenser ses dettes, il tire sur les prix (les contribuables) en demandant plus pour un service équivalent voire moindre : les contribuables s’épuisent - entreprises également.

En somme votre Etat court après ses erreurs et creuse sa tombe avec un compte en banque dans le rouge vif.

Certes, l’Etat à des actifs... mais certains sont invendables sauf à se suicider (type liquidation) ou à se prostituer pour certains intérêts privés qui eux ne racheteront que les branches les plus juteuses (type autoroutes qui rapportent).

Le bébé français part donc avec au moins 20 000€ de dette, avec certes des "infras" devant ses yeux (actifs), mais il part surtout avec une planète polluée, des règles inégales, une répartition des charges et ressources du même ordre, et surtout il voit sa situation s’aggraver.

Le pire, c’est cette "tendance" au moins disant qui va le pénaliser, longtemps.

Certes, il bénéficiera des innovations technologiques, de l’avancée du monde, mais il aura de plus en plus de mal à accèder à des choses simples sans avoir à payer le prix fort. Il verra donc une situation précédemment simple, devenir tendu puis difficile. Il verra, suivant son rang social, des écarts se creuser avec ses voisins et tendra à ne regarder comme seul indicateur son seul revenu. 

Aura t’il progressé ? Aura t’il tenté d’aller au-delà de l’espace connu ?

Quel projet de société lui aura t’on proposé et quelle sera sa marge pour faire des choix et propositions ?

Le pire ce n’est pas de partir endetté, c’est plutôt de savoir qu’on devra en payer les intérêts toute sa vie quoiqu’on fasse... sauf à changer la donne.

Bonne chance gamin, on ne t’aura pas aidé !


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès