"Vous avez mis en parallèle la dette et le patrimoine de l’Etat. En gros vous re-définissez le crédit hypothécaire : la capacité à être solvable car détenteur d’un patrimoine. Or de récents évènements nous ont montré que l’on ne pouvait pas vraiment compter sur la valeur d’un patrimoine pour rembourser une dette. "
C’est une bonne remarque, mais ce n’est pas le mécanisme du crédit hypothècaire : le principe de ce dernier (qui était dans le programme électorale du Pdt Sarkozy) est de considérer la valeur du patrimoine actuel pour emprunter, en se basant sur la supposition (que l’on a toujours su fausse pour autant qu’on ait voulu le savoir) que le prix de l’immobilier allait toujours monter.
Le patrimoine de l’Etat - et donc de la Nation - est essentiellement immatériel : détention d’actif stratégique, investissement dans l’éducation, la recherche fondamentale, détention d’actifs stratégiques, politique de rayonnement international et de puissance, compétences pour stimuler l’innovation et le développement industriels... c’est tout cela qui contribue à stimuler le développement, et donc la création de richesse. Un lecteur a dit (en lisant le camembert du haut) que l’Etat n’investissait que 3% de son budget. C’est bien sûr une erreur : les dépenses d’éducation ( pour autant que l’on ne forme pas des incultes dans des IUFM et que l’on ne produise pas de l’échec scolaire), de recherche, de santé, d’achat de technologies, de défense (pour partie), d’infrastructures, sont des investissements qui en compta passe en fonctionnement. ON en revient toujours à la même question : "comment piloter un budget pour en faire un budget stratégique ?".
Je renvoie à nouveau à l’ouvrage fondamental de Findlay et O’Rourke : puissance politique et développement sont étroitement interreliés.
"Tout d’abord la valeur du patrimoine fluctue : il faut être capable de vendre au bon moment.
D’autre part dans ce patrimoine il y a des choses invendables : le patrimoine immobilier de l’éduction nationale par exmple... si l’état vendait toutes les écoles (beaucoup de m2) en centre ville celà lui rapporterait beaucoup d’argent... Mais où irait on faire classe ? "
Oui, mais cette question est marginale. Combien vaut l’Elysée ? l’Hôtel Matignon ? Ce sont des valeurs théoriques qui n’ont aucun sens car il n’y a pas de marché, et l’Etat est de toute façon incapable de tenir la comptabilité de ses immobilisations corporelles. On peut certes en vendre de temps en temps, mais le savoir-faire n’est pas là : voyez l’affaire de l’immeuble de l’Imprimerie nationale, vendu puis racheté plus cher !
Il est beaucoup plus intéressant de se pencher sur la question des actifs immatériels et de la quantification des autres immobilisations incorporelles. 