La décision sera rendue mardi prochain. Le parquet général a requis, lors de l’audience à huis clos, le maintien en détention des quatre suspects, deux femmes et deux hommes, dont le supposé leader du groupe Julien Coupat.
Une cinquième suspecte écrouée a fait une demande séparée qui sera examinée mardi. Plusieurs dizaines de manifestants qui scandaient "libérez les prisonniers" près de la cour ont été expulsés manu militari par les gendarmes du palais de justice, ont rapporté des témoins.
L’une des avocates des suspects, Irène Terrel, a qualifié l’enquête de "procédure folle" et soutenu que la libération était nécessaire. "Dans un dossier où les charges sont ténues, pour ne pas dire nulles, aucun de ces jeunes ne devrait être en détention", a-t-elle dit aux journalistes.
Une trentaine d’intellectuels, des personnalités de gauche et d’extrême-gauche et les habitants du village corrézien de Tarnac, où résidaient la plupart des suspects, ont lancé une campagne de soutien. Ils protestent contre les méthodes utilisées et réfutent l’utilisation de la qualification terroriste contre les suspects.
Au total, cinq femmes et quatre hommes, âgés de 22 à 34 ans, soupçonnés d’appartenir à un groupuscule d’activistes de l’ultra-gauche, sont mis en examen dans l’enquête qui porte sur le sabotage de caténaires de plusieurs lignes TGV avec des fers à béton, le 7 novembre.
Quatre d’entre eux ont été laissés libres sous contrôle judiciaire dès le 15 novembre. Leur but aurait été selon la police de créer un désordre dans le pays pour favoriser l’émergence des mouvements sociaux.
L’accusation dit disposer de nombreux indices, notamment des écrits et la présence de cinq suspects près de lignes sabotées au moment des faits, mais reconnaît n’avoir aucune preuve formelle.
Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse
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