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Commentaire de Absurde

sur Mais que fait la police ?


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Absurde Absurde 29 novembre 2008 18:19

Essentiellement pénale parce qu’il faut bien admettre que les autres modèles ont échoué. Le traitement des toxicomanies a fait l’objet de beaucoup d’expérimentations dans les années 70, tant médicales (Marmottan et le Dr Olievenstein) qu’empiriques ("le Patriarche", l’oeuvre du pasteur Claudel, la fondation du P.Bernard sur la côte d’azur...). Aujourd’hui on a des centres d’addictologie qui dépendent de la psychiatrie de secteur et qui ferment l’un après l’autre pour cause de compression des crédits. Mais l’un dans l’autre, on ne peut pas dire de ces expérimentations qu’elles ont réglé ne serait-ce d’un iota le double problème que posent les toxicomanies : la dimension pathologique, ses tenants et ses aboutissants (pourquoi a-t-on besoin de cette béquille, comment s’en défaire et apprendre à vivre avec sa problématique) et la dimension proprement criminelle (trafics, réseaux, délinquance afférente).

Le modèle médico-légal psychiatrie/justice a échoué au point que l’on demande aujourd’hui à des psys de venir vérifier, sur les rave parties, que la drogue qui y est fourguée est consommable. Ce qui est tout de même le monde à l’envers... Les séjours à l’hôpital reviennent fort cher et ne sont désormais indiqués qu’en cas de crise, lorsqu’il y a demande de la part de l’entourage ou suite à un trouble à l’ordre public. Une fois la crise passée, le patient est rendu à ses parents s’il est mineur, ou il rentre chez lui tant qu’il a encore un chez lui. S’il est en demande de thérapie, il existe encore des structures le permettant gratuitement, mais jusqu’à quand ? Ou alors ce sera chez un thérapeute libéral. 

Alors faute de grive... on "place" le tox en maison de retraite "sociale" lorsqu’il a passé un certain âge et on l’abrutit de médocs. Plus jeune, on lui refile un traitement et s’il y a trouble avéré de l’ordre public, c’est le pénal qui entre en scène. 

La détention et l’usage de cannabis constituant chez nous un délit, eu égard à ce qui précède et aux consignes de tolérance zéro données aux flics, on saute désormais la case thérapie pour se retrouver illico devant le juge. Comme toi, je ne pense pas que ce soit la solution. La solution, pour moi, serait de casser l’image positive du cannabis. Car les méfaits de cet alcaloïde sur le fonctionnement du cerveau ne sont pas une fiction, ils sont scientifiquement démontrés, de nombreux travaux sont publiés dans ce sens, et ces méfaits sont d’autant plus irréparables que le consommateur de cannabis est jeune. 

Fumer un pet’ de loin en loin, pour savourer la sensation que ça peut apporter, là je n’ai rien contre, c’est comme savourer un cigare de choix ou un bon sauternes, un pur malt dûment vieilli. Mais cela suppose une certaine autodiscipline, je dirais même un apprentissage du goût. Il faut pour ça de la mâturité et un entourage adéquat. Fumer tous les jours son ou ses pets, c’est là que ça devient pervers et dangereux, surtout si c’est pour faire comme les autres, se sentir faire partie d’un groupe. Le coffee-shop, en ce sens, encouragerait plutôt ce type de pratique. 



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