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Commentaire de Tarouilan

sur Le Tibet dans l'impasse de la voie moyenne, mais à la « croisée des chemins »


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Tarouilan Tarouilan 30 novembre 2008 21:41
Premier mythe, « L’occupation du Tibet par la Chine » : « Cette accusation est constamment entendue. Mais la réalité est la suivante : le Tibet a fait partie intégrante de la Chine sous la dynastie des Yuans, à partir du milieu du XIIIe siècle, bien avant l’indépendance des Etats-Unis (1776), l’intégration de la Corse à la France (1789) et celle de la Bretagne à la France (1532). La communauté internationale reconnaît que le Tibet fait partie intégrante de la Chine. C’est aussi la position du gouvernement français. Prétendre que la Chine occupe le Tibet, c’est comme si quelqu’un affirmait que la France occupe la Bretagne, la Bourgogne, la Côte d’Azur ou la Corse ! ».
En 1949, tout juste avant la victoire de Mao Zedong, dans un livre qu’il publie sur LES RELATIONS USA-CHINE, le Département d’Etat américain lui-même publiait une carte éloquente en elle-même : en toute clarté, aussi bien le Tibet que Taiwan y figuraient comme parties intégrantes de la République de Chine. Elisabeth MARTENS ajoute que « Quand on parle de « colonisation » d’un pays par un autre, il faut, au minimum, qu’il y ait deux pays. Dans ce cas précis, faut-il rappeler que le Tibet n’a jamais été reconnu comme « pays indépendant » ? Au 13ème siècle, le Tibet est annexé à la Chine par les Mongols, et au 18ème les Mandchous ont divisé leur empire chinois en 18 provinces, dont la province tibétaine. Fin du 19ème, l’empire britannique envahit le Tibet et y installe ses comptoirs de commerce (…) Donc, si on analyse les faits de manière historique, on ne peut parler ni d’invasion, ni de colonisation, ni de génocide. Les émeutes qui ont eu lieu ce mois de mars 2008 doivent être analysées dans un contexte économique en tout premier lieu, sans oublier que le Tibet est un des terrains de combat entre les E-U et la Chine, depuis longtemps ».
Deuxième mythe, « Les droits de l’homme sont bafoués au Tibet » : « Pour certains, le gouvernement chinois est « le vilain des vilains », tandis que le dalaï-lama est « le saint des saints ». Quelle est la réalité ? Avant 1959, quand le dalaï-lama gouvernait le Tibet, le régime qu’il pratiquait était le servage, qui est pire que le régime du Moyen Age en Europe. Sous ce régime, les serfs, qui représentaient 95% de la population tibétaine, n’étaient pas considérés comme des êtres humains, mais plutôt comme des bêtes de somme ayant tout simplement la faculté de la parole (…) En 1959, le dalaï-lama, avec l’appui de forces étrangères, surtout de la CIA, a déclenché une rébellion contre le gouvernement central, dans le but de maintenir à jamais le servage au Tibet. Cette rébellion a été mise en échec. Le dalaï-lama a pris la fuite puis s’est réfugié en Inde. Le servage a été aboli au Tibet en 1959. Ce qui veut dire que sur le plan des droits de l’homme, le Tibet a fait un progrès sans précédent dans son histoire ». « Il suffit de lire des écrits historiques d’auteurs européens sur le Tibet pour s’en convaincre », ajoute cet analyste. Mais au sein de l’imposture médiatique, royaume frelaté et virtuel de l’immédiat, qui lit, qui vérifie encore une information ?
On notera aussi que le même mediamensonge est propagé sans relâche à propos de l’Afghanistan, livré à l’obscurantisme religieux et féodal par les USA et leurs valets occidentaux. Les mêmes qui ont fait du fameux Commandant Massoud, qui finançait ses troupes de guérilla par le trafic de drogue et était un de ses chefs de clans obscurantistes mercenaires des USA, un héros de pacotille. Les seules heures heureuses de l’Afghanistan, avec notamment l’égalité des droits pour les femmes et un enseignement généralisé, ont été celles du pouvoir pro-soviétique. La situation est la même au Tibet : « Depuis, des avancées inouïes sur les plans politique, économique, éducationnel ou culturel ont été réalisées. Quelques chiffres le montrent : avant 1959, la population tibétaine était d’un million, aujourd’hui 2.4 millions, dont 95% sont Tibetains. Avant 1959, l’espérance de vie des Tibétains était de 35.5 ans, maintenant 67 ans. Avant 1959, le taux de scolarité des enfants n’était que de 2%, aujourd’hui il s’est élevé à 81.3%… Les faits sont là ».
Troisième mythe, « Le gouvernement chinois est en train de détruire l’identité culturelle tibétaine » : « C’est une autre grave accusation. Or, la Chine est un pays multiethnique : il y a cinquante-six ethnies en Chine. Les Han sont la majorité, ils représentent à peu près 92% de la population, le reste est partagé par cinquante-cinq ethnies minoritaires de la Chine. Quand on parle de la culture chinoise, il s’agit d’une culture à laquelle ont contribué les cinquante-six ethnies chinoises sans exception. La culture chinoise n’est pas exclusive, mais plutôt inclusive. Ce qui explique son dynamisme, sa vitalité et sa longévité. En d’autres termes, la culture tibétaine, tout en conservant son identité, fait partie intégrante de la culture chinoise. C’est le propre de la culture chinoise. Au Tibet, l’étude de la langue et de l’écriture tibétaine est garantie par la loi. Les établissements scolaires pratiquent un système d’enseignement bilingue, tout en donnant la priorité aux cours en tibétain. La radio et la télévision du Tibet consacrent plus de 20 heures par jour à des émissions en tibétain, etc. Aujourd’hui, le Tibet n’est plus fermé, il est ouvert au monde. Beaucoup de touristes étrangers le visitent ».
Elisabeth MARTENS ajoute que « dans l’enseignement, le bilinguisme est obligatoire et pratiqué dans toutes les écoles que nous avons visitées (primaires, secondaires et supérieures) ; des instituts de tibétologie ont été ouverts à l’intention des jeunes tibétains (ou autres) qui désirent approfondir l’étude de la culture tibétaine : y sont donnés des cours de langue, de médecine, de théologie, de musique et danse, de pratiques artisanales, etc. Donc je pense que c’est vraiment un non-sens de dire que la culture et la religion sont opprimées ou détruites ».
Ici aussi la propagande occidentale ressert de vieilles recettes éprouvées contre l’URSS, la Transdniestrie (PMR) ou la Yougoslavie. Celles qui ont notamment présenté la Yougoslavie – celle de TITO comme celle du Président Milosevic – comme un Etat pratiquant le « nettoyage ethnique », alors qu’il s’agissait d’un Etat multinational et multiculturel. Et que ce sont précisément les états issus de la destruction de la Yougoslavie avec l’appui de Washington et de l’OTAN – Croatie, Slovénie, Kosovo – qui ont été nettoyé ethniquement (non seulement des Serbes mais des autres minorités, Roms, Turcophones, Hongrois notamment). Elisabeth MARTENS précise qu’ « en fait, les discours ethniques ne sont là que pour expliquer au grand public des guerres que se font entre elles les grandes puissances : cela s’est vu dans les Balkans, en Irak, en URSS, cela se reproduit au Tibet ».
 

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