@Ferdinand : on se souvient de Michel Jobert, qui n’était ni de droite ni de gauche, mais d’ailleurs...
Quand j’écris plus haut que Bayrou date un peu, c’est qu’il ne vient pas de débarquer de chez les Bisounours. Il a fait partie de plusieurs gouvernements de droite, il défend des idées de droite, il a des prises de position morales qui l’apparentent viscéralement à la droite, et s’il nous paraît si sympathique en ce moment, c’est qu’en habile professionnel de la politique, il travaille à se repositionner par contraste, j’entends par là qu’il cherche à nous démontrer qu’il est plus près de Bobby que de JR ert Sue-Ellen Ewing, pour ceux qui se souviennent de Dallas. Or, dans cette saga, Bobby était aussi salaud que JR et aussi sournois que Sue-Ellen était garce. Disons qu’il l’était plus subtilement, plus intelligemment. Bayrou est certes intelligent, il est cultivé, il est naturellement sympathique avec ses faux airs de Pierre Richard et sa paysannerie d’opérette, mais comme nous le rappelle un intervenant, il ne s’est jamais solidarisé de cette Europe que l’on nous impose de toute force et qui fait le jeu de spéculateurs, il ne se distingue pas davantage de la ligne politique d’une droite néo-libérale répressive/régressive qui est en train de nous envoyer par le fond, il ne remet rien en cause, il proposte juste quelques ajustements sur la forme.
Il en faudra plus pour se faire élire en 2012. Faire "gentil dauphin" face au "requin des profondeurs" et à la "sirène qui chante faux" ne pourra suffire.
A moins que le scrutin fatidique n’intervienne plus tôt. Et c’est sur le registre du passionnel que Bayrou peut triompher. Comme valeur-refuge au sortir d’une crise grave. Comme une béquille après une amputation. Comme un cordial soulageant les douleurs d’un traumatisme. Avec une ligne politique qu’il sera forcé et contraint d’improviser.