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Commentaire de easy

sur Sauvons le Français !


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easy easy 1er décembre 2008 20:34

Spartacus bravo et merci,
On est là sur un sujet mettons mineur mais voilà que je fais une authentique découverte. En effet les Anglais attachés à leur langue ont matière à doléances, eux aussi.
Et j’adore ton exemple sur "dressing" C’est vraiment trop fort de café.

Bon alors finalement céki dans la bande qui ne se plaindrait pas que tout fout le camp ? Nos Amiricains ?

Grâce à ce sujet, je découvre avec conviction qu’en effet, j’ai fini par prendre la langue française pour maîtresse. J’espère bien la traiter (pour ma part, j’ai un problème technique, le vois mal et les caractères de cette fenêtre sont bien petits, je ne vois pas toujours ce que j’ai écrit)

Cela dit, deux choses me chagrinent dans le purisme :

  • Sa rigidité (surtout si on en est à refuser les néologismes pourtant tellement indispensables sur le plan cognitif et si riches de poésie) car je peux concevoir une culture rigide
  • L’élitisme qu’il induit avec son pendant de mépris ou de dénigrement.

Il m’apparaît que l’orthographisme (c’est clair non ?) est devenu ou a toujours été un des moyens de faire valoir son savoir et donc de prendre le pouvoir sur l’ignare.
Le français, avec ses qualités propres, c’est une chose incontestable. Mais ce que nous en faisons de cet outil, est parfois sinon constamment pervers.

D’autre part, je crois que "bravitude" est un mot qui sera retenu lorsque l’effet d’opportunité politique sera dépassé.
La bravoure serait disons le courage pendant que la bravitude serait l’attitude courageuse ou l’état d’une personne qui serait constamment brave. Ou bien la bravitude serait l’attitude d’une personne qui tenterait d’être brave (comme Don Quichotte) . Enfin ce pourrait être la situation dramatique d’une personne que ses obligations à être brave épuiseraient.

Pour le dire autrement, "bravitude" serait sorti de la bouche de Deleuze, Claude Lévi-Strauss, Heidegger ou Jean d’Ormesson, chacun aurait trouvé le néologisme intéressant à connaître et à réemployer.

J’ai fait l’expérience de placer bravitude dans un texte très sérieux dans lequel j’introduisais des notions d’état subi ou au contraire très militant comme ce pourrait être le cas avec la négritude ou la pauvritude (la pauvritude serait la philosophie de la pauvreté choisie) et bien personne ne l’a rejeté

Enfin, toujours sur "bravitude" il faut poser l’hypothèse que Ségolène s’étant retrouvée pour la première fois sur la Grande Muraille avec la charge de représenter dignement la France en même temps que de rendre hommage à la Chine, aurait glissé culturellement parlant, elle se serait retrouvée en zone mixte, poreuse, échangiste.
Elle aura quitté nos visions trop analytiques pour esquiser courageusement quelques pas en zone plus synthétique. La bravoure, vieux mot avare de poésie, chargé de notions guerrières, aura alors cédé la place à un mot tout neuf, surgi de nulle part et de partout à la fois, sans préjugés, sans charge historique et à contours plus féminins. 

C’est pas compliqué, il suffirait qu’un homme illustre le réemploie et la gamelle de Ségolène nous apparaîtra soudain comme ayant été un coup de génie (ça tomble bien que génie prene un "e")


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