Article lassant - une production de plus de la part d’un thuriféraire de Poutine. La Russie n’est pas plus l’Europe que l’Amérique. Cet empire asiatique, autoproclamé troisième Rome, était pendant la plus grande période de son histoire bien moins civilisé que son ennemi mortel islamique, que le sieur Alexandre a le culot d’appeler ’nuit ottomane’.
N’oublions pas que l’Angleterre et la France ont dû intervenir manu militari pour empêcher Nicolas I de trop s’étendre dans cette direction, et que la brillante contribution russe à l’Europe politique du XIXe siècle fut l’écrasement de la Pologne.
Quant aux racines de nos cultures, il existe une césure entre le monde orthodoxe et le monde catholique romain pratiquement aussi grande que celle qui sépare Christianisme et Islam. Je suis le premier à reconnaître que les Latins en sont la cause, mais le développement séparé et surtout les grandes rancoeurs qui en sont issues ne sont pas près de s’absorber. Une Russie qui retrouve ses racines religieuses en ce moment (et là pour le coup j’estime qu’il s’agit d’un fait positif, mettant fin à des décennies de cécité spirituelle) ne va certainement pas se rapprocher d’une Europe, structure laïque malgré quelques courants démocrates-chrétiens.
Surtout, je ne vois pas l’utilité d’en appeler à des rapprochements illusoires, essentiellement mus par des considérations, disons-le carrément, anti-américaines. Dans le monde multipolaire qui s’est mis en place, il y a comme puissances principales la Russie, l’Europe, les USA, la Chine, peut-être bientôt l’Inde. Entre eux il peut y avoir amitié, échanges et échanges fructueux. Mais aussi une bonne dose de rivalité : les intérêts des uns ne sont pas ceux des autres. Comme au XIXe siècle.