Il me semble qu’aujourd’hui le déni de grossesse est largement reconnu dans le monde médical et rentre bien dans la liste des pathologies mentales. D’ailleurs beaucoup d’infanticides suite à des dénis de grossesse n’aboutissent pas à des condamnations. De plus, on confond souvent l’infanticide actif et passif. Dans de nombreux cas l’infanticide est passif, il résulte d’une mort accidentelle du nouveau né lors de l’accouchement ou dans les minutes qui suivent par manque de prise en charge. Enfin mettre au monde un enfant en ayant zappé les neufs mois de grossesse et toute la préparation psychologique nécessaire à une mère pour vouloir de cet enfant génère chez la mère une bouffée délirante, un stress aigu, où les risques d’infanticides (cette fois ci actif) sont élevés.
Par obligation de soin, j’entends un travail de prise de conscience, de reconnaissance de la mère de l’existence de cette enfant. Dans de nombreux cas, après l’infanticide, il y a prolongement du déni de grossesse en déni de l’enfant où la mère n’arrive pas à reconnaître que c’était son enfant et ignore son existence.
Je pense que là ou on peu vraiment agir, c’est en amont. Lorsqu’une femme accouche d’un enfant sans s’en rendre compte, elle croie être la seule à qui cela peu arriver. Comment j’ai fait pour tomber enceinte et mener à terme neuf mois de grossesse sans m’en rendre compte ? Un sentiment de honte et de culpabilité peu venir s’ajouter sur le stress. Si un important travail d’information (surtout chez les adolescentes, environ 10% des grossesses ne sont découvertes qu’a termes) était mis en place cela pourrait peu être sauvé des vies.
Bien entendu, pour en revenir au cas de Véronique Courjault, la justice doit d’abord déterminé si il y a eu déni de grossesse ou non ensuite si l’infanticide à été actif ou passif et enfin si l’infanticide à eu lieu au moment de la naissance (dans un état de stress aigu) ou dans les jours qui ont suivit. Ce qui est peu être le plus condamnable c’est la récidive. Il semblerait que la récidive de déni de grossesse soit relativement exceptionnelle.
Comparer un déni de grossesse avec un pseudo « déni d’accident de la route » est à la limite de l’insulte pour ces femmes qui en sont passées par là.
Beaucoup de mes sources proviennent de la thèse de Mme Gorre Ferragu. Je ne l’ai pas lu complètement mais je vous conseille vivement les chapitre IV & V et la conclusion.
Voir aussi, un site d’information sur le déni de grossesse ici.