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Commentaire de Bois-Guisbert

sur Le racisme est-il moderne ?


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Bois-Guisbert 9 décembre 2008 11:52

«  Je serais très heureux, Bois-Guibert, que vous m’expliquiez ce qu’il y a de "malsain" dans les idées démocratiques ou égalitaires.  »

Le volet utopique, illusoire, chimérique, qui conduit à adopter des attitudes et à prendre des décisions totalement aberrantes, qui se paieront très cher dans l’avenir.

«  Par ailleurs, il me semble que votre analyse sociologique manque un peu de finesse. On trouve des racistes parmi les élites, et pas seulement dans le bon peuple. Inversement, les gens du peuple ne sont pas nécessairement gagnés par le racisme. »

Je ne sais pas si vous faites des analyses sociologiques individu par individu, moi, je considère des groupes et leurs tendances dominantes, non les minorités et encore moins les exceptions.

« Ce qui est sous-entendu dans votre message, c’est que lorsqu’on vit dans un quartier où il y a à la fois pas mal de gens basanés et d’insécurité, on a tendance à devenir (ou à rester) raciste. Sur ce point-là, je veux bien vous suivre. Il est sans doute plus confortable d’être anti-raciste quand on n’a pas à souffrir de problème d’insécurité. Mais comprendre les réactions racistes n’est pas les excuser ou, a fortiori, les approuver. »

Si on ne veut ni approuver ni excuser les réactions racistes, le moins serait de comprendre qu’il s’agit de signaux d’alarme et d’en tirer les conséquences appropriées plutôt que sous l’emprise des illusoires utopies dont je parlais plus haut.

« Pour ma part, j’ai déjà eu maille à partir avec des gens d’origine maghrébine. Rien de très grave pour l’instant, mais j’imagine que si j’avais été fortement imprégné d’idées racistes, ce genre d’expérience m’aurait conforté dans mes préjugés. »
 
Vous n’avez eu que maille à partir, ce n’est pas bien grave, mais il y a des gens qui ont été tués, sans qu’on en parle beaucoup, il y en a donc bien davantage qui ont perdu un être cher, un conjoint, un parent, un ami, et ceux-là ne peuvent pas passer aussi aisément l’éponge.

« Seulement, je me refuse à faire l’amalgame et à me dire : ces gens-là sont violents ou irrespectueux parce qu’ils sont d’origine maghrébine. Cet amalgame me révolte, non seulement pour des raisons intellectuelles, mais aussi parce que des gens que j’aime ou que j’estime subissent cette injustice.  »

Il n’y a pas d’amalgame à faire, mais à comprendre que ceux qui tuent, ceux qui torturent (cf C’dans l’air du 8.12.08), ceux qui volent, ceux qui agressent, sont le prix qu’on paie pour héberger les gens que vous aimez ou que vous estimez. Et quand on a compris cela, il faut se poser la question : Ce prix est-il prohibitif ou peut-on le considérer comme acceptable ?

« Je trouve plus raisonnable de penser que les problèmes d’insécurité dans les quartiers sont d’abord des problèmes sociaux (liés notamment à la persistance du chômage de masse) plus que des problèmes ethniques… »

Plus raisonnable certainement (on en revient peu ou prou aux utopies illusoires), mais certainement pas plus pertinent.

« …et que ce ne sont en rien des problèmes de "race" (même si, bien entendu, le racisme ne fait qu’envenimer les choses). Il y a quelques années un ami à moi me disait que la Pologne connaissait des problèmes comparables à la France dans certains quartiers, alors que ce pays est beaucoup plus homogène du point de vue des origines ethniques. »

L’ex-Yougoslavie aussi et la Tchécoslovaquie également, étaient plus homogènes que la France du point de vue des origines ethniques. Les questions d’« incompatibilité de caractère » ne se limitent pas à des différences de peau ou simplement d’ethnies, j’ai même tendance à considérer qu’elles sont l’arbre qui cache la forêt culturelle.

« En revanche, il y avait une forte xénophobie envers les Italiens, pourtant très proches culturellement des Français. On exagérait les petites différences, on accusait les Ritals d’être bruyants, de sentir l’ail et l’huile d’olive, d’être trop pieux, etc.

Vous le dites vous-même, ils étaient très proches culturellement, donc ils se sont progressivement fondus dans la masse nationale, ou ils ont été phagocytés par elle, sans politique d’intégration, sans discrimination positive, sans quota, sans rien. Un jour, ils n’ont plus été perçus comme étrangers, ils ont donc cessé de l’être. C’est évidemment impossible avec des allogènes.

« La vérité c’est qu’il y avait une crise économique (déjà) et que la compétition sur le marché du travail exacerbait les réflexes xénophobes. »

C’est largement faux, comme le démontrent de nombreux exemples liés aux immigrations provoquées par la haute conjoncture. Et c’est d’autant plus faux qu’à l’époque les syndicats défendaient becs et ongles la préférence nationale. Ils ne s’étaient pas encore laissés égarer par les utopies illusoires. Qui empêchent de comprendre entre autres, que la majorité des gens – immigrés compris – restent de leur peuple, avant de se considérer de leur classe sociale !


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