@ Gilles
Tresmontant, cf. Wikipedia : Son Christ Hébreu marque la rupture avec le monde académique. Refusé par le Seuil[3], il fut finalement publié chez l’éditeur F.-X. de Guibert. Après une rétroversion des quatre Evangiles et en avoir comparé les différences et les ressemblances avec la langue hébraïque, il finit par conclure que les textes grecs n’étaient que les traductions (selon le guide de traduction hébraïco-grecque déjà utilisé pour la Bible des Septante) d’originaux hébreux. Le scandale fut qu’il remettait par là-même en cause le courant exégétique allemand, dominant depuis le début du siècle précédent.
Pour les uns, en dépit des indéniables qualités de traducteur de Claude Tresmontant, sa rétroversion ne prouverait justement que ces qualités. D’autres, au contraire, le considèrent, aux côtés de l’abbé Jean Carmignac, comme la grande figure de l’exégèse biblique de la fin du XXème siècle[4]. D’autres enfin, comme l’abbé Philippe Rolland, se situent entre ces deux positions, partageant ses avancées mais sans pour autant hésiter à les approfondir voire à les rectifier[5]. L’ouvrage demeure intéressant autant pour ses audaces que comme jardin de racines grecques et hébraïques.
Cet ouvrage fut préfacé par Mgr Jean-Charles Thomas, alors évêque de Corse. Il lui accorda l’imprimatur, ce qui créa une polémique, de sorte que la Conférence épiscopale française modifia les règles d’attribution de celle-ci[6].