Un autre exemple d’autoévaluation gouvernementale : le projet de fusion forcée de la Biologie et de la recherche médicale dans un institut unique, que veut imposer Valérie Pécresse. Quels sont les intérêts derrière un tel projet ?
Cette opération a été lancée avec la caution des comités ad hoc de l’AERES, dont l’actuel président nommé en juillet 2007, Jean-François Dhainaut, avait présidé en octobre 2006 le Comité scientifique d’organisation de la Convention de l’UMP intitulée : « Science de la connaissance : le nouvelle frontière ». La mission de l’AERES est-elle scientifique ou politique ?
Il n’existe aux Etats-Unis aucun équivalent d’un tel institut unique : le financement de la Biologie est au moins aussi diversifié qu’en France, et personne ne s’en gargarise. Où veut-on en venir avec tout ce bruit de la part de Sarkozy et du gouvernement français ?
Voir notre article CNRS, INSERM, Biologie et rapport Godet (I) , où nous avons soulevé cette question :
"La prétendue « réforme » tendant à la création d’un grand Institut unique pour la Santé et la Biologie, qui de surcroît céderait progressivement aux universités son rôle d’opérateur, est souvent prèsentée par Nicolas Sarkozy et par le gouvernement français comme correspondant à un « modèle américain ». Mais il suffit de faire le tour des sites fédéraux de la recherche US pour constater que la réalité aux Etats-Unis est très différente. Voir nos articles du 4 décembre, du 7 décembre et du 14 décembre. L’opération entreprise par Valérie Pécresse risque plutôt de correspondre aux intérêts étroits de quelques firmes industrielles."
(fin de l’extrait)
Précisément, c’est la question des intérêts des grandes firmes industrielles qui serait à creuser. Certaines multinationales de la pharmacie, de l’alimentation "spécialisée" et de domaines proches peuvent avoir intérêt à mettre la main sur tout ce secteur de la recherche publique.
Indépendance des Chercheurs