Non, Leon, je ne leur reproche pas. Cette attitude est rationnelle. Comme est rationnel, quand plus de 50% du PIB passe par les mains très visibles de l’état, que chacun trouve plus rentable de chercher à en détourner le maximum vers sa propre poche plutôt que de prendre un risque à créer une entreprise, voire même tout bêtement de travailler. Comme il est rationnel pour le bureaucrate de dépenser en fin d’exercice tout son budget, afin qu’il soit reconduit l’année suivante. Rationnel.
Des exemples comme ça, on en trouve des milliers.
Il est donc rationnel que chaque année les groupes organisés intimident les hommes de l’état en descendant dans la rue, sous les prétextes les plus divers. Il est rationnel que la coordination des intermittents, par mail, batte le rappel en affirmant qu’il existe des plans secrets pour la suppression des annexes 8 et 10 dès janvier.
Je le redis : il existe bien un marché qui est le lieu de la loi de la jungle, le lieu de la lutte de tous contre tous, c’est le marché politique.
Ce marché est a-démocratique. Le fait que lobbies, syndicats, associations diverses, troupes de la fonction publique, soient capable, de par leur capacité d’influence, leur capacité de mobilisation, de peser lourdement sur les résultats électoraux est un fait qui ne peut laisser indifférent l’homme politique. Une association de riverains, par exemple, aux intérêts cohérents et convergents, pourront exiger un éclairage pour leur rue, dont le coût sera réparti sur l’ensemble des contribuables pour seulement quelques dizaines d’euros. Qui se mobilisera pour si peu ? Mais, à contrario, les riverains se décideraient-il pour éclairer leur rue, s’il devaient en supporter le coût ? D’où un mécanisme inflationniste, où chacun tire à hue et à dia pour obtenir de tous des avantages pour quelques uns aux dépends des tous les autres, bien démunis pour s’y opposer.
S’il existe un intérêt général, il n’est certainement pas dans ce spectacle désolant.