Merci pour cet article pédagogique qui tente de réconcilier le français et son banquier.
Le principe de la création monétaire est bien expliqué. Le banquier remet de la monnaie acceptée par tous contre une créance acceptée par lui-seul. Pour prix de ce service, le banquier prend un denier, sous forme de pourcentage sur le montant du capital échangé, simple et efficace.
C’est tout bon pour tout le monde, ça fait marcher le commerce et tourner les usines. Vu comme ça, le banquier a un rôle positif dans le mécanisme économique.
La réalité est un peu différente. Le diable est dans les détails.
Il y aurait beaucoup à écrire mais je vais essayer de faire court.
D’abord les banques sont des organismes privés avec des actionnaires, qui comme tous les actionnaires sont très gourmands. Ensuite, les dirigeants des banques n’ont de compte à rendre qu’aux actionnaires et non aux citoyens alors que nous avons vu que la bonne marche de l’économie dépendait d’elles.
Les banquiers sont peu surveillés et rarement sanctionnés par les autorités de tutelle étant donné les liens incestueux (pantouflage) qui unissent les hauts fonctionnaires du Trésor avec les états majors bancaires. (voir l’affaire du Crédit Lyonnais par exemple.)
Le montant des intérêts est exorbitant pour les plus pauvres. Le banquier prélève chaque année un loyer sur le capital restant dû. Plus le prêt est long, plus les intérêts représentent une part importante du remboursement. Plus vous êtes pauvres, plus votre durée de remboursement est longue et plus le prêt coûte cher.
Que dire du scandale des taux variables indexés et des taux progressifs qui ont ruiné tant de familles en leur faisant croire qu’une renégociation était impossible ?
Les taux d’intérêt varient du simple au quintuple, de 4 à 20% (en gros), à la limite du taux usuraire fixé par l’Etat. L’opération est la même, c’est à dire de l’argent contre une reconnaissance de dette et donc que les frais sont les mêmes. Plus vous avez besoin d’argent, plus votre taux d’intérêt sera élevé. Je ne reviendrais pas sur les crédits "revolvings" véritables trappes à misères. Encore une fois, ce sont les plus pauvres qui sont les premières victimes de ce qu’il faut bien appeler un racket. On se demande pourquoi l’Etat fixe un taux usuraire si élevé, si ce n’est que ceux qui décident semblent avoir plus le souci des banquiers que des emprunteurs.
Ca se complique lorsque l’on sait que certains banquiers préfèrent placer leur liquidité à la BCE en recevant un intérêt de 2% au lieu de faire tourner l’économie en remplissant le rôle que la Société attend d’eux.
Et c’est encore pire quand au lieu de prêter à des taux normaux à ceux qui veulent investir et faire tourner l’économie, les banquiers préfèrent jouer les Hedge funds en jouant au casino des dérivés. Parfois ils gagnent des milliards sur des gogos. Alors ils arrosent les actionnaires, les traders et les dirigeants, (bonjour les montres en or et les voitures de sport). Parfois, ils sont eux-mêmes les gogos d’autres plus malins et perdent des milliards. Ce sont alors, non pas les coupables mais nos impôts qui épongent les pertes et nos revenus qui disparaissent faute de liquidités pour les entreprises. Ce qui entraîne des faillites en série et le chômage pour des millions de salariés.
Conclusion, la monnaie est trop importante pour être laissée dans les mains d’irresponsables cupides. Il est grand temps que la Banque de France reprennent les rênes dans l’intérêt collectif public.