"La Géorgie a commis de "graves erreurs" pendant la guerre
TBILISSI - Une enquête parlementaire en Géorgie a conclu jeudi que le gouvernement avait commis de "graves erreurs" pendant la guerre du mois d’août avec la Russie.
La commission d’enquête parlementaire a "relevé de graves erreurs commises par le gouvernement géorgien dans la mise en oeuvre et la gestion de la politique de sécurité nationale et dans la gestion militaire" au cours de la guerre, selon un rapport publié sur le site du Parlement géorgien.
Ce document affirme aussi que l’intervention de la Russie en Géorgie, après l’offensive de Tbilissi contre la région séparatiste géorgienne pro-russe d’Ossétie du Sud, avait été "bien préparée et planifiée".
A l’inverse, le rapport note que, "malgré des informations précises des services de renseignements, le gouvernement de Géorgie n’était pas prêt à (faire face à) une agression de l’ampleur de celle qui a eu lieu en août 2008".
Le président Mikhaïl Saakachvili avait témoigné le 28 novembre, en direct à la télévision, devant la commission d’enquête qui a interrogé 22 responsables géorgiens.
Il avait alors défendu sa décision d’attaquer l’Ossétie du Sud, jugeant "que n’importe quel gouvernement responsable aurait pris (la même décision) pour assurer la sécurité de ses citoyens".
Mais de nombreuses voix se sont élevées ces derniers mois dans l’opposition géorgienne contre le président géorgien, accusé d’avoir mal géré le conflit et les relations avec la Russie, conduisant le pays à la catastrophe.
L’ex-ambassadeur de Géorgie à Moscou, Erossi Kitsmarichvili, avait critiqué le gouvernement géorgien devant la commission d’enquête parlementaire et l’a accusé d’avoir planifié des mois à l’avance des offensives contre l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie.
L’Union européenne, qui a négocié le cessez-le-feu russo-géorgien, a ouvert sa propre enquête sur le conflit dont les conclusions doivent être rendues avant le 31 juillet 2009.
La Russie accuse de son côté la Géorgie d’avoir attaqué l’Ossétie du Sud sans avoir été provoquée et d’être responsable du conflit.
Moscou a, après les combats, reconnu l’indépendance des régions séparatistes géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, deux territoires où de nombreux habitants se sont vu attribuer des passeports russes ces dernières années."
(©AFP / 18 décembre 2008 17h49)