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Commentaire de William7

sur L'extrême gauche en France : pourquoi autant de diplômés de l'enseignement supérieur déçus de la société ?


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William7 22 décembre 2008 09:37
 http://semimarx.free.fr/IMG/pdf/BOUQUIN_Les_savoirs_dans_la_societe_marchan de.pdf

Petite coquille ci-dessus.

Selon l’approche libérale, un des traits caractéristiques de la société de la connaissance, c’est bien l’idée que nous sommes tous détenteurs d’un capital humain : notre savoir, notre intelligence. Le savoir sert alors de clef explicative à la compréhension (et la justification) des inégalités sociales. En bas de l’échelle sociale : les non-qualifiés, les vieux ouvriers, les ratés de la scolarité ; en haut, les knowlegde workers, les ingénieurs, les techniciens, les informaticiens, les chercheurs, bref, tous ceux qui sont dotés de compétences, de savoir-être et qui, à défaut, sont prêts à se former tout au long de la vie. Les diplômes ont désormais une date de péremption et le portefeuille de compétences pourra enrichir ou invalider les formations initiales. La reconnaissance sociale de la qualification n’est plus soumise au rapport de force entre organisations syndicales et employeurs mais désormais intégrée au pouvoir discrétionnaire du management. Ce type de raisonnement va parfois très loin : l’étude de Charles Murray et Richard Hernstein au sujet du quotient intellectuel de la population états-unienne montrait une corrélation importante entre le niveau obtenu par les tests et la position sur l’échelle sociale4. Dans cette optique, on devrait comprendre la condition sociale des afro-américains, des pauvres et des criminels comme résultant finalement de leur faible intelligence5. Cette grille de lecture libérale aboutit en fait à naturaliser les différences et les inégalités sociales. Sur le plan analytique, il s’agit bel et bien d’une lecture réductionniste car elle méconnaît le poids des structures et des rapports sociaux.
 
Signalons quand même les nombreuses critiques émises à l’égard de cette étude,
entre autres celles portant sur le caractère tout à fait biaisé de l’instrument de mesure,
puisque l’intelligence est mesurée à l’aune d’un modèle ethnique et classiste à
l’opposé des couches reléguées et paupérisées.

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