Vous êtes dans la négation absolue du collectif, et donc du droit. Et ça pose notamment le problème suivant : la propriété, au sens économique du terme, a besoin du droit. Y a-t-il un droit de propriété sans cadastre ? Les pionniers américains, je reviens aux pages les plus célèbres de Tocqueville, commencent par fonder des communautés où l’on divise les tâches d’intérêt public, dont l’une d’elles est précisément l’arpentage.
Voici pour terminer deux citations d’un auteur plus philosophe qu’économiste qui parle de propriété :
1 - "Ma puissance est ma propriété.
Ma puissance me donne la propriété.
Je suis moi-même ma puissance, et je suis par elle ma propriété."
2 - "Tout droit établi est un droit étranger, un droit que l’on m’ « accorde », dont on me « permet de jouir ». Aurais-je le bon droit de mon côté parce que le monde entier me donnerait raison ? Que sont donc mes droits dans l’État ou dans la Société, sinon des droits extérieurs, des droits que je tiens d’autrui ?"
C’est Max Stirner dans "l’Unique et sa propriété". Il est anarchiste, critique la liberté chrétienne, défend la rationalité de l’ego et l’individualité. Il ne prétend pas organiser un ordre social autour de cela.