"Il faut que les spécialistes en la matière puissent parler sereinement de ces sujets et en débattre de façon non dogmatique c’est-à-dire sans dogme imposé au départ, sans religion officielle."
Après l’article de Nicolas Weill dans le quotidien Le Monde : « Le promoteur des "cafés de philosophie" tient des propos ambigus sur le génocide juif » (14 juin 1996, p. 30), article qui commençait par cette phrase : « LE NÉGATIONNISME aujourd’hui éclot dans des lieux où on ne l’attendait décidément pas. », j’avais fait savoir, en tant que participant régulier aux cafés-philo parisiens, que je déplorais le procédé de P.-L. Chevallier (de Montpellier) : dénoncer un individu à la presse écrite à partir d’une correspondance privée – et surtout celui de Nicolas Weill : publier, en passant outre le refus de Marc Sautet, quelques lignes extraites d’une correspondance privée, (procédé particulièrement indigne d’un ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm) ; Nicolas Weill prolongeait ainsi l’ébauche improvisée d’une discussion particulière en procès médiatique. Comme disait Marc Sautet que citait N. Weill, « si l’on ne peut réfléchir en privé sans être accusé de servir de cheval de Troie aux négationnistes, la démocratie est bien malade ». Depuis, l’historien allemand Ernst Nolte avait été amené à formuler la même réflexion.
Je cherche pour ma part à concilier : – la morale humaniste : « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition » (Montaigne, Essais, III, ii, p. 805) ; d’où le rejet du préjugé et de l’injustice du racisme (biologique) – et le rationalisme critique que la Grèce nous a légué et qui enjoint à chacun de "Penser par soi-même". Le rejet (orwellien) de toute censure impose la conciliation entre le respect des personnes, la libre expression des idées et le progrès de la connaissance. "Conciliation" est ici employé au sens de la jurisprudence du Conseil Constitutionnel de la République française : construction d’un espace juridique permettant à chacun des principes fondamentaux de se déployer en coexistence pacifique avec les autres principes.